Comme beaucoup, j'ai commencé à danser
A concentrer mes idées
Mes frustrations
Mes désirs dans l'expression
J'ai défié les sols
A coups de vagues, de coupoles
Et toujours hanté par mes idées folles
J'ai changé de rôle, d'école
Le texte, la phase, le flot
Se fixent à la base de ma peau
Et je me vexe, je rase les murs sans mon micro
Tout ce que je vise, c'est pas le hit
Mais cette emprise rythmique de la vague
Qui brise la monotone dynamique de la bise
Mes tripes se figent
Mon corps s'allège et dirige
Mon esprit vers d'autres étages qui s'érigent
Au delà des âges
Alors que fais-je ? Je joue les sages
Abuse de la tige
Ou j'abrège et je sors de ma cage
Ben j'hésite pas, fais sauter le verrou
Je suis là, chargé comme un fou
Depuis que je suis mon étoile reluisante, là-bas au bout
Bien outillé, j'écope pour ma survie
Et tous mes mousses pousses sur le mâts, font grincer les poulies
Les dieux lavent Pompeii
Rasent même des pays
Moi c'est en mer que je veille, la nuit
Sur leurs cyniques flots pourris
Aucun d'eux ne m'a jamais soumis
Je ne sombrerai pas dans l'oubli
Alors je laisse des écrits
Du moins j'essaye...
Je suis un rocher, pas leur hochet, que je sache !
Puis dans la lutte, je vois qui se cache
Triche, et qui se fâche d'en chier à la tâche
Moi ? J'approche, décoche un crochet, effiloche ta pensée
J'écorche la marée et ma torche vive est mon seul trophée
Barque usée, je trime bien de bâbord à tribord
Je me sors des mauvais sorts que je trouve hors des pistes, hors des ports
T'as vu les cernes que je traîne
A cause des torts des sirènes
Qui ne décernent d'autre récompense que celle de la mort ?
NON !
Je mets en avant un discours peu savant
Navrant, limite gavant, mais pourtant
Je me prends le nez là-dedans
Attends, je crache du sang comme tout mortel insolent
A pleine voile contre Eole et ses sales temps
Comme la cédille nuance l'expression "le con"
Je maçonne, façonne mes idées reçues puis tire des leçons
Oui, je le sais, dure réalité à accepter :
J'ai tilté qu'il faut se taper toute l'Odyssée pour s'acquitter
Y a pas de prof pour ça, la vie suit le flot de la pensée
C'est insensé, tu peux danser, te balancer mais sans t'offenser :
Nul n'est dispensé, il faudra bien te lancer
Et personne te dit quand c'est le moment de commencer
Alors je jette l'encre sur des pages
Puis centre l'image de mon équipage
Sur vos cartes de noirs sillages de verbiage
Je rentre sauf de vos ravages et mirages
Seuls vos tapages et matraquages parlent des risques d'un naufrage
Moi ?
Je sers l'hybris
Je me perds comme Ulysse
Et je laisse la mère de mon fils
Défaire ce qu'elle tisse
J'ai l'âme en larmes
Entre vos serres de fer, vos guerres, vos supplices
Alors je sors les armes
Et mes vers tuent mes vices