Dominic Cobb et Ariane sont a**is autour de la table d'un café parisien. Dominic Cobb : On n'utilise qu'une fraction du potentiel cérébral, à l'état de veille. Endormi, l'esprit peut faire presque tout. Ariane : C'est-à-dire ? Dominic Cobb : Si vous dessinez un édifice, vous le créez consciemment. Mais on dirait parfois qu'il se crée tout seul. Ariane : C'est comme si je le découvrais. Dominic Cobb : C'est l'inspiration authentique. Durant le rêve, l'esprit fait ça en continu, nous créons et percevons notre monde simultanément. L'esprit le fait si bien qu'on ne s'en aperçoit pas. Ça nous permet d'accéder au processus. Ariane : Comment ? Dominic Cobb : En a**umant le créatif. Là, j'ai besoin de vous. Vous créez le monde d'un rêve. Nous y amenons le sujet et il y déverse son subconscient. Ariane : Comment je pourrais faire a**ez détaillé pour qu'il se croie dans la réalité ? Dominic Cobb : Les rêves font vrai quand on est dedans, non ? Ce n'est qu'au réveil qu'on remarque leur étrangeté. Dites-moi, vous ne vous souvenez jamais vraiment du début du rêve. Vous atterrissez toujours au beau milieu de l'action. Ariane : J'imagine. Dominic Cobb : D'où on vient, là ? Ariane : On sort à peine de... Dominic Cobb : Réfléchissez. Comment êtes-vous arrivée ici ? Où êtes-vous, là ? Ariane : On rêve ? Dominic Cobb : En plein atelier pratique. Première leçon de rêve partagé. Restez calme. L'endroit commence à s'agiter. Leur table tremble, le paysage urbain vole progressivement en éclat. La chanson « Non, je ne regrette rien » d'Edith Piaf commence à se faire entendre. Dominic se protège le visage de projectiles arrivant sur lui. Ariane : Si on rêve, pourquoi se proté... Une tombée de débris s'abat sur elle. Ariane ouvre brusquement les yeux, allongée sur une chaise longue dans un entrepôt. Dominic et Arthur sont autour d'elle. Dominic Cobb : Ce n'est jamais un simple rêve. Un visage criblé de verre fait autant mal. Ça fait vrai. Arthur : L'armée a pratiqué le partage des rêves. Les soldats s'y mitraillaient et poignardaient avant de se réveiller. Ariane : Ça concerne les architectes ? Dominic Cobb : Quelqu'un doit concevoir les rêves. Tu nous en remets 5 minutes ? Ariane : 5 minutes ? On a bien discuté une heure. Dominic Cobb : L'esprit qui rêve va plus vite. Par conséquent, le temps pa**e plus lentement. Arthur : Cinq minutes réelles pour une heure rêvée. Dominic Cobb : Voyons ce que vous concoctez en 5 minutes. Ariane s'allonge et referme les yeux. Dominic et Ariane sont de nouveaux dans les rues de Paris. Dominic Cobb : Cadre de base : librairie, café. Il y a presque tout ici. Ariane : Qui c'est ? Dominic Cobb : Projections de mon subconscient. Ariane : Du vôtre ? Dominic Cobb : Vous rêvez et bâtissez ce monde. Je suis le sujet, je le peuple. Vous pouvez parler à mon subconscient. C'est un des moyens d'extraction d'infos. Ariane : Quels sont les autres ? Dominic Cobb : La création de lieux sûrs. Coffre de banque, prison. L'esprit y met automatiquement ce qu'il veut protéger. Vous comprenez ? Ariane : Et là, vous cambriolez ces lieux. Dominic Cobb : Et bien... Ariane : Pour moi, l'espace onirique était entièrement visuel, mais... c'est plus affaire de sensations. Question : il se pa**e quoi si on bidouille la physique du truc ? Par la volonté d'Ariane, la ville se plie comme en deux. Le ciel devient alors les rues de Paris vues du dessus, sans pour autant que la gravité n'ait d'effet. Ariane : C'est quelque chose. Dominic Cobb : C'est sûr. Pendant que les deux personnages marchent dans la rue, les pa**ants maintiennent leur regard sur Ariane. Ariane : On me dévisage ? Dominic Cobb : Mon subconscient devine qu'un tiers crée ce monde. Plus vous changez de trucs, plus les projections convergent vite. Ariane : Convergent ? Dominic Cobb : Sentant la nature étrangère du rêveur, elles attaquent tels des anti-infectieux. Ariane : Elles vont nous attaquer ? Dominic Cobb : Juste vous. Approchant d'une route à traverser, Ariane établit un pont entre les deux trottoirs. Dominic Cobb : Bravo, mais si vous changez plein de trucs... En traversant le nouveau pont, une pa**ante bouscule la jeune fille. Ariane : Vous dites à votre subconscient de déstresser ? Dominic Cobb : Un subconscient est incontrôlable. Sur le pont de Bir-Hakeim, Ariane met deux larges miroirs face à face, créant l'illusion d'une perspective infinie. Elle les brise ensuite au contact de sa main. Dominic Cobb : Très impressionnant. Dominic se remémore des images de lui sur le pont accompagné d'une femme. Dominic Cobb : Je connais ce pont. Il existe, non ? Ariane : Je le prends pour aller à la fac. Dominic Cobb : Ne recrée jamais de mémoire. Invente des lieux. On s'inspire du vécu pour des détails : lampadaire, publiphone. Jamais de lieu entier. Ariane : Pourquoi ? Dominic Cobb : S'inspirer de souvenirs, c'est radical pour confondre le réel et le rêvé. Ariane : Ça vous est arrivé ? Il l'attrape violemment par le bras. Dominic Cobb : Aucun rapport avec moi. Les pa**ants s'arrêtent et regardent la scène. Ariane : C'est pour ça que je dois bâtir vos rêves ? Certaines des projections s'en prennent physiquement à Ariane. Dominic tente de les repousser. Dominic Cobb : Lâchez-la ! Les projections tiennent par la force Dominic à l'écart d'Ariane. La femme de ses souvenirs sur le pont de Bir-Hakeim apparaît et s'approche d'elle. Dominic Cobb : Mal ! Ariane : Réveille-moi ! Réveille-moi ! Mal enfonce un poignard dans le ventre d'Ariane.