Elle me dit : « La vie me traîne Me gâche et me recrache Sur des distances qui ne Se comptent pas sur les doigts J'en ai dépensé des nuits Et des lendemains de veille Gagné des prix d'présence Même quand j'étais pas là Dommage que tu sois pris J'embra**e mieux que je parle J'ai le corps qui veut tellement Mes quatre ronds sont ouverts J'ai vidé le volcan J'ai bu son jus de braise Si ô par malheur les hommes Étaient tous faits en bois J'en connais quelques-unes Qui auraient mis l'feu dans l'tas Dommage que tu sois pris J'embra**e mieux que je parle De peur de frôler l'ennui Déranger son sommeil J'me suis r'trouvée toute nue Des bijoux aux oreilles Si comme tu le dis l'amour Pa**e à travers le linge Pourquoi quand j'enlève mes pelures Y'a rien qui pa**e pareil Dommage que tu sois pris J'embra**e mieux que je parle Les promesses et les menteries Souvent je les avale Je t'avalerais aussi Comme la rouille le métal Même si mes pouvoirs faiblissent Il me reste l'espoir Un carré d'asphalte fraîche Pour mettre mes initiales Dommage que tu sois pris J'embra**e mieux que je parle » Elle me dit : « La vie m'étrenne Mais au fond je sais bien Qu'la chance est un volant Qui se tient à deux mains Où il est celui qui veut La même chose en même temps La même affaire aujourd'hui Demain et devant Dommage que tu sois pris J'embra**e mieux que je parle J'ai le cœur blindé, mais comment Nager dans l'effort Quand c'qui ne nous tue pas Nous rend quand même plus morts Peut-être que tout ça sonne comme Si je baissais les bras En vrai c'est juste que j'ai Personne à mettre dedans Dommage que tu sois pris J'embra**e mieux que je parle »