Vous ne le savez sûrement pas pour la bonne et simple raison que je viens de l'inventer, mais après avoir payé mon tribut à Mandela - ou avoir demandé l'addition, si on veut se conformer à la resto-rique du jour - j'ai souhaité évoquer l'un ou l'autre maître-queux avec vous et avec Maïté, là. Afin de vérifier si on peut se faire maître facilement, je me rendis dans les cuisines d'un grand restaurant où Guy trouva sa voie, dans le but de rencontrer le grand chef Duca**e à l'improviste. Le ca**e du siècle s'entend qui, à force de décrocher les étoiles, va un jour finir gastronaute. Duca**e, qui n'est pas du genre à ménager ses visiteurs puisqu'en plein coup de feu je fus accueilli par un tony truand du "ca**e-toi, pauvre con", ce que je fis bien volontiers mais n'ayant pas du tout envie que ça master chauffe entre nous. Me revint alors à l'esprit que le 25 décembre - décembre à coucher, pour ceux qui aiment faire la gra**e mat' - n'était pas qu'un jour de lendemain de cuite, mais surtout le jour de Noël. Du coup, je profitais du temps qui m'était invendu - ou à louer, si vous avez un budget serré - pour chausser mes Alain Mimoun-boots et rejoindre la Laponie au pas de course - ou au pas Winfrey, si vous êtes américain, ou au pas Line, si vous roulez en Renault - afin de retrouver le Père Noël. Au terme d'un voyage de six jours et une nuit, j'arrive au seuil de la maison de Santa Claus - l'époux de Santa Barbara - où une vieille femme, sûrement la ponne du curé, m'informe que même s'il est joyeux Noël à l'idée de me rencontrer, il est trop occupé pour me recevoir car c'est la hotte saison. Tentant quand même le coup, je tape à l'inter-sonne puis phone à la grille, ou l'inverse, et crie très fort : "Où t'es Papa ? Où t'es ?", car, même si mes papilles font de la résistance, j'avais quand même l'estomac dans les talons. La porte s'ouvre... la porte s'ouvre ; point. Comme l'occasion fait le marron, et que j'étais glacé, je pénètre dans ce qui s'apparente à une auberge de genèse, à ce qui s'apparente à une auberge de genèse, et où, dans la salle à manger, se dressent les tables remplies de convives et de vifs cons ; pas pour rien qu'on a les boules à Noël. Pa**e alors une serveuse, qui avait un très beau cuse, que j'attrape au vol et au vent pour lui demander de parcourir la carte du soir, par curiosité. Au menu : entrecôte de boeuf cairote - une spécialité égyptienne - servie avec sa Rémy Julienne de légumes en cascade ; le tout accompagné d'un grand cru bordé de nouilles. Dans la foulée, la serveuse, qui porte également un ravissant XXX armé autour du cou, m'apprend qu'en cuisine c'est un peu le combat des chefs, car certains ont été retoqués alors que d'autres ne sont simplement pas venus : l'un des trois gros est parti faire son fooding, et Alain Pa**ard a préféré s'adonner à sa pa**ion : l'arpège à la ligne, pendant qu'Hélène Darroze les plantes de son verger. Je me dirige ensuite vers le patio du Christ, où j'aperçois le Pernaut... tout court. Pendant que madame Pernaut, elle, traîne au salon, Jean-Pierre me demande, avec des trésors de précaution, d'éviter de parler trop fort afin de ne pas importuner la mari à couche-toi là. Effectivement, plus loin sur la paille, je reconnais Francis et Frank - là, l'âne et le boeuf - ainsi que Sophia Loren, occupée à brouter en attendant l'heureux avènement du nouveau chef étoilé. Comprenant qu'en cette avant-veille de fin de l'avent - au quasi-début de l'après, enfin maintenant quoi - je n'avais plus grand chose à faire, je sortis donc, avant même d'avoir pu prendre une entrée, afin de commander un taxi-renne. Vu l'heure tardive, je priais pour que mon renne arrive, que ma volonté soit faite. C'est alors que pas moins de six rennes de police débarquent à vive allure afin de me déposer chez moi : dans le Quartier Lutin. Sur la route, alors que le jour se lève, je ne peux m'empêcher de boire le rosé du matin à votre santé et à cette fin d'année formidable pa**ée en votre compagnie.