Il y a de grandes chances pour que vous le sachiez, voire pour que vous le sachiez partout, s'agissant d'un évènement mondial. Mais le 5 décembre dernier, Nelson Mandela nous quittait à 95 ans, l'âge d'oraison, laissant orpheline sa nation arc-en-ciel pour devenir "monarque en cieux". Je me suis donc apprêté pour Pretoria afin de rendre hommage au symbole, ou à la cymbale, si on veut le faire en musique, de celui qui s'est battu pour défendre les droits au logement, qui se dit "appart' aide" en Afrikaans, ou encore "aparted lapidus" en latin. Arrivé au "firpapa", c'est comme le firmament mais pour les grands hommes, je suis accueilli à ma grande surprise par Jean-Paul II, qui se propose de me servir de "Google Pape" afin de me guider dans ce havre de paix à bord de sa voiture. Mais à peine avions nous démarré, que mon pontife il cale, nous nous rabattîmes alors à brides rabattues sur un 4X4 royal : la "Jeep si King", qui nous mena jusqu'au seuil de Madiba, surnommé "Madibas-de-laine" à cause de sa douceur. Une fois arrivés, je "Nel-Sonne le glas" , me demandant si Mand est là, ou ça ? Bin, je viens de vous le dire. Après avoir montré patte blanche, je retrouvais alors le "Mandela des grands jours", il était vêtu de son costume de lin, seul. Visiblement apaisé d'avoir trouvé sa place au paradis blanc, et pas radis noir, ça n'avait rien à voir. Apprenant que je viens du Nord, et que par tous les chemins j'y reviendrai, il me propose de découvrir la "frite du Sud", mais comme j'avais pris déjà un a**ez bon encas : un ghetto à la crème, je refusais poliment et enchaînais. Oui, je me sentais libre, en lui demandant ce que ça lui faisait de vivre loin de tout et surtout de Tutu : son copain Desmond. Il me répondit ne pas se sentir aussi seul que cela, il est vrai que Nelson, son fort, c'est de savoir s'entourer. J'évoque ensuite sa détention. Le sourire aux dents - signe de sagesse - il m'avoue qu'à force de manier "l'amour noir", il s'est retrouvé en taule pendant 27 ans. Et bien qu'ils l'aient tanné pour avoir sa peau, il a pris-son mal en patience, afin d'obtenir le statut de la liberté. Lorsque j'aborde enfin les femmes de sa vie, et en particulier celle qui l'attendait derrière les barreaux, il me dit qu'avec Winnie lourds sont les regrets. Car elle n'a pas toujours été sur un même pied de l'égalité que lui. Regardant sa montre il peste et me dit qu'il ne peut pas m'en dire plus car il est à la bourre. Et oui, étonnamment, depuis qu'il a rendu l'âme il râle Nelson. *Pas facile à faire pa**er celle là*. Alors même si cette rencontre n'avait pas de prix, c'est sur nos belles paroles que je quittais très ému l'homme du Cap et de paix , par un : "Yes, we Afrikaans".