Alors, en cette veille du sept, et non pas vieille Lucette - que je salue quand même, au pa**age - il me semblait opportun, ou au portail, s'agissant de Saint-Pierre, voire même au Porto, si vous êtes à l'heure de l'apéro, de rendre un Brel hommage au grand Jacques ; mercredi, ça fera 35 ans que Jacques a dit : "S'paru" Il me fallait donc retrouver celui qui auprès de Gauguin de cause, plus guère, suivre l'étoile de mètre en mètre, et rencontrer le plus célèbre des chanteurs Belges. Afin de le rejoindre dans son havre de paix polynésien, je pris la mer sur un cargo de nuit, mais de jour, prêté par Axel Bauer Une fois sur le pont du gars, je découvris ses copains de bord. Il y avait Georges bra**ant sa blague à tabac, furieux d'avoir d'avoir, encore une fois, ca**é sa pipe ; la ventura, le beau lino était collé pare-terre, occupé à faire marcher Charles, à la limite de la crise des nerfs. Aldo était, lui aussi, à quatre pattes, il préparait le déjeuner. A la proue, Léo ferré le poisson, parce qu'avec le thon va, tout s'en va. Après quelques heures de navigation, nous arrivâmes en paix au port de l'île, et là, que vis-je aux marquises ? Des anges. Raison, peut-être, pour laquelle Jacques se fait appeler "Jacques des anges", depuis qu'il y tient salon. Une fois débarqué, ou des barquettes, si vous êtes aux fraises, une Brel jeune femme, tenant un enfant par la main, me propose de me guider auprès de son père ; je compris avec émotion qu'il s'agissait là de sa quatrième fille, Francisca Brel, accompagnée de sa petite Marie, je ne savais pas qu'il avait autant de bibis Brel. Arrivé au seuil de sa dernière demeure, la porte s'ouvre, et je découvre enfin Jacques Brel, que j'ai du mal à reconnaître depuis qu'il porte la barbe à ras Après lui avoir offert des bonbons... Mais, oui, il m'invite à entrer aussitôt, ou si tard, si on veut le faire en musique, mais une fois a**is à l'ombre du très grand homme, je vois plus très bien ce que je fous là ; oui, c'est l'ombre Brel Du coup, j'enchaîne en lui demandant à quoi il occupe désormais ses journées ; il m'explique que, solitaire, il compose des chansons en vers, et toujours contre tout. Je lui rappelle qu'enfant, déjà, il poétait plus haut que son culte ; marquant une prose, il me répond que c'était un atout de séduction très efficace, lui qui a toujours été un homme à fables. On enchaîne sur le plat principal, le plat pays qui est le nôtre, et ce temps où il chantait Bruxelles et où Bruxelles l'enchantait. Évoquant ses chansons, il me dit toujours d'attendre la venue de Madeleine, je lui avoue qu'elle ne viendra pas, car elle a enfin trouvé sa place. Ensuite, curieux, je lui demande qui était cette dame promenant son cul sur les remparts de Varsovie, l'usant comme d'une arme fatale. Il me précise que c'était sa mère, au séant pacifique : une phrase qui fait marrer, mais qui fait aussi comme Edith A ce propos, il me confie qu'il aimerait bien voir Piaf plus souvent, mais depuis qu'elle a retrouvé Cerdan, Edith chauffe Marcel. Soudain, son regard s'embrume, dans un soupir, il m'avoue qu'elle est quand même moins Brel la vie quand on a que la mort à offrir en partage Eh oui, je sais, c'est triste, hormis le dimanche. Avant de s'enfuir déjà, il m'offre des perles de pluie, après la pluie, le beau temps, non ? Alors, même si je me dis que tout ce tabac ne mérite pas un cancer d'adieu, je n'ai pas été Stromatisé de le revoir, au contraire, je l'ai trouvé formidable.