J'm'initie à l'art triste, autodidacte récidiviste Exprime quelques pensées avant qu'la faucheuse me piste Avant d'perdre ma volonté et mes putain d'rêves utopistes De pa**age dans l'rap à la manière des arrivistes On m'a dit qu'il fallait gagner sa vie J'me croyais d'jà vivante, j'ai quand même fait c'qu'on m'a dit Après plusieurs années à essayer d'me ranger J'me réveille un matin avec l'envie de tout cramer J'croyais qu'on pouvait vivre de zik et d'beuh fraîche Mais l'système nous enfonce pour mieux nous laisser dans la dèche J'ai vu des âmes perdues, incapables de s'adapter A la dure réalité qu'on nous réchauffe à la télé Un avenir incertain, destruction semi consciente Désenchantés en processus de mort lente Beaucoup déçus, trouvent refuge dans le son Où les idéaux planent sans trouver incarnation Ca gueule, ça tise, ça danse Enivrés de son au point d'avoir peur du silence Impuissants dans la révolte, sacrifient leurs corps Sur l'autel d'la fonc-dé et du s**e en mode hardcore Génération nostalgique d'une époque méconnue Qu'elle n'connaîtra jamais, qui n'a en fait pas existé Mélancolie ambiante sur fond d'espoirs perdus On s'enfonce trop souvent dans la peur et les regrets Tellement de plumes qui saignent, au moins autant qui s'taisent Chaque jour plus nombreux à réaliser qu'on nous baise J'me sens comme lunatique, au bord du pathétique Combien d'muets en état de frustration chronique Blasés d'jouer les contestataires statiques Les seuls choix possibles c'est soit on t'encule soit on t'nique Malgré tout, j'm'attache à cette espèce dont je fais partie h*mo sapiens, parasite qui ne cesse de croître h*mo « ça pionce » sous des couches d'Histoires sanglantes D'aberrations dans nos pensées et nos actes (Les violents sanglots de l'automne blessent les cœurs d'un chaos monotone) De l'espoir il en faut, parait qu'ça aide à vivre Parait qu't'es capable du meilleur quand tu côtoies le pire L'espoir y'a d'quoi le perdre, de quoi se sentir seul Mais si je n'en avait pas j'ferais mieux d'fermer ma gueule