Des vagues d'étrangers sont venues dans ta chambre Avec leurs yeux remplis d'insolence et d'ennui Des vagues d'inconnus au sourire de cendre Tout un peuple d'amants vêtu d'ombre et de pluie Sur ton corps fatigué d'avoir couru le monde Sur ton corps fatigué de n'être qu'un abri Ils sont venus cacher leur silence et leur honte Ils sont venus coucher puis ils sont repartis Des vagues de soldats sans visage et sans arme Avec juste de quoi faire la guerre à tes seins Des vagues de brigands qui ont volé tes larmes Mais qui n'ont pas compris que tu pleurais pour rien Sur ton corps fatigué d'avoir couru sa chance Sur ton corps fatigué d'avoir couru l'amour Ils sont venus poser en guise de guirlande La nausée des envies des clients sans retour Des vagues de chansons ont fleuri dans ta gorge Chansons d'après l'amour, chansons de caniveau Des vagues de refrains que sifflaient Jules ou Georges Et qui marquent les ans, derrière tes yeux clos De ton corps, de ta vie, c'est tout ce qui te reste Ces morceaux d'orphéons jaunis par les années Et que tu chantes encore quand ils ôtent leur veste En te parlant d'amour comme des écoliers Des vagues d'étrangers sont venues dans ta chambre Avec leurs yeux remplis d'insolence et d'ennui Des vagues d'inconnus au sourire de cendre Tout un peuple d'amants vêtu d'ombre et de pluie Sur ton corps fatigué d'avoir couru le monde Sur ton corps fatigué d'avoir couru sa vie Ils sont venus cacher leur silence et leur honte Ils sont venus coucher puis ils sont repartis