Ne m'offrez pas un trône À moi tout seul je fris Drôle, en ma sauce jaune De chic et de mépris Que les bottes vernies Pleuvent du paradis Avec des parapluies Moi, va-nu-pieds, j'en ris Plate époque râpée Où chacun a du bien Où, cuistre sans épée Le vaurien ne vaut rien Papa, pou, mais honnête M'a laissé quelques sous Dont j'ai fait quelque dette Pour me payer des poux Son habit mis en perce M'a fait de beaux haillons Que le soleil traverse Mes trous sont des rayons Dans mon chapeau, la lune Brille à travers les trous Bête et vierge comme une Pièce de cent sous Gentilhomme à trois queues Mon nom mal rama**é Se perd à bien des lieues Au diable du pa**é Mon blason pas bégueule Est, comme moi, frangin Nous bandons à la gueule Fond troué d'arlequin Je pose aux devantures Où je lis "Défendu De poser des ordures" Roide comme un pendu Et me plante sans gêne Dans le plat du hasard Comme un couteau sans gaine Dans un plat d'épinards Je lève haut la cuisse Aux bornes que je vois Potence, pavé, suisse Fille, Priape ou roi Quand, sans tambour ni flûte Un servile estafier Au violon me culbute Je me sens libre et fier Et je laisse la vie Pleuvoir sans me mouiller En attendant l'envie De me faire empailler Je dors sous la calotte La calotte des cieux Et l'étoile pâlotte Clignote entre mes yeux Ma muse est grise ou blonde Je l'aime et ne sais pas Elle est à tout le monde Mais moi seul je la bats! À moi ma chair de poule À toi! Suis-je pas beau Quand mon baiser te roule À cru dans mon manteau Je ris comme une folle Et sens mal aux cheveux {x2:} Quand ta chair fraîche colle Contre mon cuir lépreux