Qu'est-ce que j'aimerais avoir les mains Pleines à craquer de faux talbins ! Sentir le bruit du papier neuf, l'odeur de l'encre À pleines mains Dans ma putain de chienne de vie, juste une fois, Avoir au moins Une effrayante, une inquiétante quantité De faux talbins L'arrestation, le tribunal, la réclusion, C'est non ! Je ne veux pas goûter à la douceur glaciale Du grand confort carcéral Ni à perpète, ni aux Baumettes, à Fleury, à Cayenne Ou bien à Fresnes Alors je freine mes pulsions, on verra bien Les faux talbins Qu'est-ce que j'aimerais avoir les mains Pleines à craquer de faux talbins Jusqu'à la coupure frotter le papier neuf Sur le côté Et l'agréable sensation, un peu gênante D'avoir enfin D'avoir enfin enfreint la loi et l'interdit, on verra bien Les faux talbins Le pénible, l'ennuyeux, le fastidieux, Le droit chemin Est un repère de pousse-mégots, de méchants caves Et de fayots Ils sont attendrissants et beaux Avec leurs petits paletots de loden sur le dos, bien peignés, bien coiffés Ils rêvent à tout, sauf d'avoir une fois en mains Des faux talbins Je finirai dans un kolkhoze ou quelque chose Comme ça Travaux forcés, puis évadé, je serai repris Et puis très sévèrement puni Le cœur serré, l'estomac noué, le rouge aux joues, Je joue À faire des trucs que j'a**ume pas, on verra bien Les faux talbins