[Couplet 1 : Grand Corps Malade] Eh Tonton, est-ce que t'as regardé dehors ? Sur l'avenir de nos enfants il pleut de plus en plus fort Quand je pense à eux pourtant, j'aimerais chanter un autre thème Mais je suis plus trop serein, je fais pas confiance au système Ce système fait des enfants mais il les laisse sur le chemin Et il oublie que s'il existe, c'est pour gérer des êtres humains On avance tous tête baissée sans se soucier du plan final Ce système enta**e des gosses et il les regarde crever la dalle Tonton on est du bon côté mais ce qu'on voit, on ne peut le nier J'ai grandi au milieu de ceux que le système a oubliés On vit sur le même sol mais les fins de mois n'ont pas le même parfum Et chaque année monte un peu plus la rumeur des crève-la-faim Le système a décidé qu'y avait pas de place pour tout le monde Tonton, t'as entendu les cris dehors, c'est bien notre futur qui gronde Le système s'est retourné contre l'homme, perdu dans ses ambitions L'égalité est en travaux et y'a beaucoup trop de déviations Eh Tonton on va faire comment ? Dis-moi Tonton, on va faire comment ? Est-ce que les hommes ont voulu ça, est-ce qu'ils maîtrisent leur rôle Ou est-ce que la machine s'est emballée et qu'on a perdu le contrôle Est-ce qu'y a encore quelqu'un quelque part qui décide de quelque chose Ou est-ce qu'on est tous pieds et poings liés en attendant que tout explose Difficile de me ra**urer Tonton, je te rappelle au pa**age Que l'homme descend bel et bien du singe pas du sage Et c'est bien l'homme qui regarde mourir la moitié de ses frères Qui arrache les derniers arbres et qui pourrit l'atmosphère Y'a de plus en plus de cases sombres et de pièges sur l'échiquier L'avenir n'a plus beaucoup de sens dans ce monde de banquiers C'est les marchés qui nous gouvernent, mais ces tous ces chiffres sont irréels On est dirigé par des graphiques, c'est de la branlette à grande échelle Eh Tonton, on va faire comment, tu peux me dire ? Comme il faut que tout soit rentable, on privatisera l'air qu'on respire C'est une route sans issue, c'est ce qu'aujourd'hui, tout nous démontre On va tout droit vers la défaite dans cette course contre la honte Eh Tonton on va faire comment ? Dis-moi tonton, on va faire comment ? Entre le fromage et le dessert, tout là-haut dans leur diner Est-ce que les grands de ce monde ont entendu le cri des indignés Dans le viseur de la souffrance, y'a de plus en plus de cibles Pour l'avenir, pour les enfants, essayons de ne pas rester insensibles [Couplet 2 : Richard Bohringer] Ma petite gueule d'amour, mon Polo, mon ami Châtaigne On va rien lâcher, on va aimer Regarder derrière pour rien oublier Ni les yeux bleus ni les regards noirs On perdra rien, peut-être bien un peu Mais ce qu'il y a devant, c'est si grand Ma petite gueule d'amour, mon Polo, mon ami Châtaigne T'as bien le temps d'avoir le chagrin éternel S'ils veulent pas le reconstruire le nouveau monde, on se mettra au boulot Il faudra de l'utopie et du courage Faudra remettre les pendules à l'heure, leur dire qu'on a pas le même tic tac Que nous, il est plutôt du côté du coeur Fini le compte à rebours du vide, du rien dedans Ma gueule d'amour, mon petit pote d'azur Il est des jours où je ne peux rien faire pour toi Les conneries je les ai faites, et c'est un chagrin qui s'efface pas Faut pas manquer beaucoup pour plus être le héros, faut pas beaucoup Je t'jure petit frère, faut freiner à temps Va falloir chanter l'amour, encore plus fort Y'aura des révolutions qu'on voudra pas Et d'autres qui prennent leur temps, pourtant c'est urgent Où est la banque il faut que je mette une bombe Une bombe désodorante, une bombe désodorante pour les mauvaises odeurs du fric qui déborde Pas de place pour les gentils, pour les paumés de la vie Chez ces gens-là, on aime pas, on compte Ma petite gueule d'amour, mon Polo, mon ami Châtaigne P'tit frère, putain, on va le reconstruire ce monde Pour ça, Tonton, faut lui tendre la main Tonton, il peut rien faire si t'y crois pas Alors faudra se regarder, se découvrir, jamais se quitter On va rien lâcher On va rester groupé Y'a les frères, les cousines, les cousins, y a les petits de la voisines Y'a les gamins perdus qui deviennent des caïds de rien Des allumés qui s'enflamment pour faire les malins Y'a la mamie qui peut pas les aider, qu'a rien appris dans les livres Mais qui sait tout de la vie À force de ne plus croire en rien, c'est la vie qui désespère Faut aimer pour être aimé Faut donner pour recevoir Viens vers la lumière, p'tit frère Ta vie c'est comme du gruyère, mais personne te le dis que tu as une belle âme Ma petite gueule d'amour, mon Polo, mon ami Châtaigne On va rien lâcher On va aimer regarder derrière pour rien oublier