Pierre Philippe - La Belle Abbesse lyrics

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Pierre Philippe - La Belle Abbesse lyrics

[Couplet 1] Ben, quoi? Vous n'avez donc jamais rien vu Ou c'est-y que vous m'reluquez l'corsage? Allez, les manants, laissez-moi l'pa**age Et pour la bagatelle on est d'la revue J'les sens, vos regards plantés dans mon dos Mais moi, d'ce quartier j'suis aborigène Ça m'donne bien l'droit d'avoir mon sans-gêne Ça m'donne bien l'droit, l'droit d'être un rien crado C'est vrai, c'matin, je m'suis même pas lavée Je m'suis juste remis un peu d'bleu et d'rose Juste pour maquiller quelques ecchymoses Qu'la nuit dernière un salaud m'a gravées Je m'suis pas brossé les chicots non plus Tiens, pour faire comme si, redonne-moi une bière Qu'est-ce que vous dites vous, là-bas, la rombière? Reculez-vous si vous trouvez que j'pue! [Refrain] Parce qu'il faudrait pas croire Que parce que vous m'voyez Accoudée là et sans adresse Avec tout mon foutoir Débordant de mes paniers Que je n'suis rien qu'une drôlesse Nageant dans sa bière et sa graisse Une simple épave des bas-quartiers Non ! Messieurs, vous devez saluer L'impératrice L'archiduchesse La belle-en-cuisse La belle abbesse Celle qui pa**e comme une déesse Provocatrice Enchanteresse Et qui crache sur votre pitié [Couplet 2] Encore un petit dernier et pis salut! Y faut que j'reparte vers ces rues en pente Que depuis toujours j'inspecte et j'arpente Comme si j'y cherchais un trésor perdu Mais y a pas d'trésor, y a que d'la chiennerie Des rentiers hargneux et des vilains mômes Qui s' foutent de ma gueule bouffie d'hématomes Et des accrocs béants dans ma lingerie La nuit, j'suis divine, au rouge des néons Fraîche comme les œillets chourés au cimetière Que j'revends pour l'prix d'une rasade de bière Aux travestis d'la rue Germain-Pilon La nuit, c'est là qu'il y a de foutues clartés Quand un jeune clodo me prend pour une pute Ferme les yeux, m'enlace, enfin me culbute Et me laisse heureuse et jambes écartées [Refrain] [Couplet 3] T'es qui toi d'abord qui s'dit mon ami? Un voyeur ou bien un d'ces ethnologues Qui voudrait m'fourrer dans son catalogue Eh ben, je vais p't-être te répondre, tiens, j'ai besoin d'un demi C'était y a longtemps… Et pis non, j'sais plus J'préfère la fermer, rester illusoire N'être qu'une légende des plus provisoires Un tag effacé dès qu'il aura plu Une honte qui pa**e, un cauchemar vécu Une tête de guignol battant la breloque Un épouvantail que le vent déloque Un instant montrant son cœur et son cul

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