Faibles yeux et durs d'oreilles C'est mon vieux et c'est ma vieille Qui déjà, main dans la main Boitent la fin du chemin Faibles yeux et durs d'oreilles De bonne heure, ils se réveillent Pour ne plus perdre un instant De ce qu'il reste de temps Ils n'ont plus besoin de grand-chose Au printemps, le parfum des roses Quand le vent pleure le ciel bleu Deux bons fauteuils au coin du feu Faibles yeux et durs d'oreilles Dans la maison qui sommeille L'amour devenu tendresse Se fait dans une caresse Faibles yeux et durs d'oreilles C'est mon vieux et c'est ma vieille Je voudrais tant faire pour eux Mais c'est moi qui ai besoin d'eux Ils n' sont pas encore inutiles Ils s'aident à vieillir à deux Quand les enfants viennent de la ville La grande table revit pour eux Faibles yeux et durs d'oreilles Mon bon vieux, ma bonne vieille Déjà la main dans la main Boitent la fin du chemin