[Couplet 1] Jusqu'ici, pavés parcourus avec la tête ailleurs Écris un poème mental et puis le jette d'ailleurs J'essaye d'être là pour eux, comme le sont mes proches Le poids des idées mortes a déformé le fond de mes poches Parait qu'j'ai raté l'coche, v'là mon carrosse en panne Je f'rai l'trajet à pied, il y a les keufs dans l'tram' Imagine : le soleil de Bangkok Observe les vibrations dans l'air comme Vincent Van Gogh Jusqu'ici, j'ai su garder le cap Rester à peu près digne et droit en attendant le clap Puis me glisser sous les draps, mon paradis bon sang Elle est belle, elle est brune, elle dort collée à mon flanc Et si la vie est un puzzle de coups On encaissera en souriant pendant les heures de troubles Le monde rêvé n'est qu'une uchronie de mioche Ne sors plus jamais sans mon utopie de poche [Couplet 2] Jusqu'ici désert traversé sur fond de vibraphone Comme l'océan et l'arbre ne vise que vivre aphone Mes rimes sont noires et belles, comme des pleurs de rage Un bouquet pour un pote, fauché dans la fleur de l'âge J'ai dû me paumer dans l'étape : Il y a des ronces dans les âmes et des orchidées sous les dames Je suis vendu en l'état, dresse mes morceaux en étals L'abandon égal un tatouage à l'injection létale Jusqu'ici tenir le coup fut une histoire d'horloge Petites et grandes aiguilles partout où des corps logent Depuis demain je laisse le r'pas aux heures Mélange en souriant Nikka et Karlheinz Stockhausen Reprends mon souffle sur ta poitrine Quelque-chose comme Wish You Were Here tournant sur la platine Je suis en vie, dans toutes ses acceptions Y a-t-il des trous d'serrures dans les portes de la perception ? [Outro] Naturellement j'ai un peu exagéré le diapason pour faire du nouveau dans le sens de cette littérature sublime Qui ne chante le désespoir que pour opprimer le lecteur, et lui faire désirer le bien comme remède Ainsi donc, c'est toujours le bien qu'on chante en somme