Je gratte ce texte seul sous les toits sirotant un Bouddha Bleu Verbalise la solitude afin que tu en gouttes un peu Les poèmes ne sont que ternes colloques J'asperge l'auditeur d'images : Jackson Pollock Ciel gris, film de Jean-Pierre Melville Armée des ombres contre époque servile De ces jours où j'ai le moral à quatre pennys Affronte mes démons dans un cadre béni Dès lors mes angoisses tirent leur révérence Bourbon et bourdon n'ont qu'une lettre de différence J'en boirai un afin d'étourdir le temps Jouerai avec l'autre en attendant d'éblouir d'autant Que je compte trouver la lumière d'ici demain Ajouter des couleurs vives à la manière d'André Derain D'ici là je re-détruis un opuscule Derrière chaque levé se dissimule un crépuscule Étrangement j'apprécie ces demi-teintes De toute façon j'y échappe pas malgré mes deux-mille feintes Je serre la vie de près, dans une vive étreinte Puis perds de ma superbe, comme une ville éteinte Un d'ces quatre, j'arrêterai de gratter mes seizes Apaisé, j'arrêterai de masquer mes peines En attendant, je continuerai à cramer mes thèses Pendant que les mois et les années s'égrainent, je les déteste J'aime trop la solitude pour lui lâcher les mains Je ne vous hais pas mais je préfère rester avec les miens J'ai pas le goût de la foule, je déprime devant mon caf' Voici pourquoi le rap ne sera jamais mon taf J'ai besoin d'écrire et tant mieux si je ne perce pas Ca m'évitera de perdre le feu et que mes vers se barrent J'suis pas de ceux qui dans un verre se noient Mon pote, il y a des illusions qu'on ne berce pas Je vis entre angoisse, amour et taf précaire Buveur d'eau gazeuse au fond d'un bar à bières Avec le sentiment étanche de me noyer Vomis un continent étrange sur le plancher Et même si j'ai les yeux en face des trous Ils ne donnent sur rien, sauf un numéro d'écrou Les barreaux intérieurs ont leur blues, j'écoute Les matons du temps qui pa**e ne s'arrêtent pas, c'est cool La grêle s'écourte, par la serrure j'observe La sève s'écoule et la ferrure m'obsède La scène m'étouffe et je parsème mes tours Lors de mes promenades je recompte les jours Le tout avant que ne retombe les coups Plus rien ne me surplombe ma belle rotonde s'écroule Porte ma lanterne tout au fond de ces foules Pendant que le sermon sur la montagne s'éboule