Dans le miroir d'un bar, je croise ton regard Il m'accroche, m'enlace et je le sens vorace Ce flux me magnétise, et ma soif s'aiguise Je me sens lâcher prise C'est se troubler d'une bouche, le désir S'en approcher doucement au hasard d'un mouvement Goûter à ce néant encore quelques instants, aux pensées carnivores qui nous narguent, nous implorent Dans un duel nerveux, se dévorer des yeux sans oser se toucher Surtout ne pas parler Tu t'approches de moi, j'ai les sens aux abois Tu effleures ma peau Tout est compris sans mot J'ai le corps en sursis, il vacille indécis Succomber à ta chair, c'est tuer le mystère C'est s'enivrer d'une bouche, le désir C'est la goûter lentement et puis s'en arracher Ne pas laisser mourir cet instant si fébrile où l'on ne sait mentir tant le corps est fragile Ne pas laisser mourir ce moment de plaisir Ne pas laisser mourir l'étincelle du désir