Je revois ce temps quand belle au vent Tu jetais en riant aux mendiants quelques sous On te disait: " gare petite! tu vas trop vite " Tu nous prenais tous pour... oui, des fous Tu aimais tant plaisanter Et te moquer des paumés ça, ça t'amusait Tu parles moins, moins qu'hier Et tu fais moins, bien moins la fière Quand tu pointes à la cantine, le cœur en exil. Tu as fait la grande école, miss solitude Mais tu as pa**é tes études a rêver, à te griser Là-bas personne n'a su t'enseigner à vivre la rue Aujourd'hui tu te sens nue, éperdue Tu disais " moi jamais compromise Avec ces vagabonds " mais surprise, là, tu réalises Ah non qu'ils n'échangent pas, que ... des devises Quand tu vois leurs yeux défaits comme des valises Et quand tu leur proposes un petit deal, tendre et fragile Mais où vont ces files Ces sans domiciles Cette foule sans nom Inconnue d'horizon Ces exclus que l'on foule Comme des pierres qui roulent Tu n'as jamais regardé le cœur de ces clowns, jongleurs Quand ils donnaient pour toi tant d'ardeur Tu 'as jamais su voir où est le vrai bonheur Et qu'il ne faut jamais compter que sur sa propre....oui, ferveur Tu aimais mieux monter le cheval de chrome de ton diplomate Qui portait a l'épaule une siamoise, une acrobate Mais soudain tu découvres et alors tout se gâte Non, qu' il n'était pas vraiment pour toi, l'aristocrate À qui tu as déjà livré tous tes secrets, les plus subtils Mais où vont ces files Ces sans domiciles Cette foule sans nom Inconnue d'horizon Ces exclus que l'on foule Comme des pierres qui roulent Princesse de côte d'azur, tes amis prestigieux Buvaient souvent aux victoires et au jeu de tes yeux Échangeant en cachette ces gadgets mystérieux Qu'il est temps de mettre au clou, ou au feu Oh! il le sait bien, oui, qu'il. T'amuse Ton napoléon, ce gueux, aux belles phrases si confuses Oh! vas vers lui il t'appelle mais ne lui refuse Rien quand tu n'as plus rien, tu n'as même plus d'excuses Tu deviens l'invisible aux sondages des listings d'état civil Mais ou vont ces files Ces sans domiciles Cette foule sans nom Inconnue d'horizon Ces exclus que l'on foule D'enfants nus dans la houle Toutes ces épaves qui coulent Dans un monde qui s'écroule Sous des pierres qui roulent...oh!