Au milieu des cerisiers blancs, Sur son cheval, Le prêtre a des ciseaux d'argent. Il a les mains couvertes de papier doré Et le devant de son visage est décollé. Les grands arbres se dressent, les yeux mouillés Et leurs cheveux comme des tresses Qui cachent le soleil, Les fleurs sont comme des oreilles, décollées. Nous, Même si nos membranes fragiles Nous rendent un peu moins agiles Ensemble, S'il faut venger nos morts, S'il faut souffrir encore, Nous incinèrerons leurs corps Si on veut de nous encore, encore, Si on veut de nous encore, encore. Et l'autel est dressé Sur ses deux mains, sur ses bras blessés, Regardant vers le nord, Les mains tendues comme une plante carnivore. Et du plus loin que l'on entende les rires Déjà morts au sortir de leur bouche de cire, Il faut les laisser faire. Ce ne sont que des mammifères Dans ce monde de prose Où rien ne tient quand on le pose. Nous, Même si nos yeux sont trop clairs, Nous retournerons sur la terre Ensemble. Nous franchirons les mers De notre planisphère, Reprendrons nos mines de fer Si on nous laisse faire, Si on nous laisse faire. Nous, Même si nos membranes fragiles Nous rendent un peu moins agiles Ensemble, S'il faut venger nos morts, S'il faut souffrir encore, Nous incinèrerons leurs corps Si on veut de nous encore, Si on veut de nous encore.