Où l'horizon prend fin, Où l'œil de l'homme jamais n'apaisera sa fin, Au seuil enfin de l'univers, Sur cet autre revers, Trouant le ciel de nuit D'encre et d'ennui Profond, Se font et se défont les astres. Par delà les grands univers Où les colonies de la terre Prolifèrent Et dans la grande nébuleuse noire Dont, voici dix mille ans, fut l'histoire. Depuis qu'ils cheminaient par dix et cent de milles Pour délaisser la terre et ses anciennes villes, Depuis qu'ils voulaient voir Ce peuple fou, ailé, la nébuleuse noire, Depuis donc et déjà tant de siècles pa**és Qu'ils avaient délaissé La terre, Ce peuple solitaire S'éprit de ses vestiges Et voulu en revoir la tige. Or, pendant que coulaient Tous ces millions d'années Sur la planète mère, Les survivants damnés Redoraient le parvis De leur vie, Cependant que croulait interminablement Un bruit de poussière et de vent Et que s'affaissait le béton Que coulait le peuple d'Orion. On a vu bien d'autres étoiles depuis, Allumées comme au fond d'un puits. Sur Orion que la mort attend, Un prêtre fait a**eoir les hommes à genoux Et le peuple incompris Prie. Orion ne reverra plus jamais le pays Et la lune, sa sœur, aura bien loin d'ici Des ailes. Les cieux comme un taudis, Privés de leur dentelles Baissent les yeux