Gaël Faye - Métis lyrics

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Gaël Faye - Métis lyrics

Depuis mes sources du Nil jusqu'en haut de la Tour Eiffel, J'aurais tout fait jusqu'à m'en étouffer, J'aurais tout jeté, mes refrains mes couplets, Ecoutez le studio j'l'aurais fermé, le micro j'l'aurais coupé, J'ai douté, j'avance sur des chemins cahoteux Venez goûter mes vérités dans les bouquins de Jean-Paul Gouteux Dégoûté, d'avoir une vie non méritée Regardez, je suis brillant mais je reflète l'obscurité. Identité de porcelaine, j'ai fait ce morceau-là Pour ra**embler le puzzle d'un humain morcelé, Jamais à ma place, les frontières j'efface Et m'effraie comme Damas mon sentiment de race Blanc et noir, quand le sang dans mes veines se détraque Je suis debout au confluent du fleuve et du lac Le métissage c'est pas l'avenir de l'humanité Le métissage c'est de la boue en vérité Un beau bordel chromosomique, demande à Benetton Mais laisse bé-ton on aura beau se mélanger on restera des cons La race humaine un clébard marquant son territoire Gueulant l'appartenance à son département Ni blanc ni noir, j'étais en recherche chromatique Mais le métis n'a pas sa place dans ce monde dichotomique Donc c'est dit c'est dit, je suis noir dans ce pays, C'est pas moi qui l'ai voulu, je l'ai vu dans le regard d'autrui, C'est comme ça, laisse-les chanter nos mélanges de couleurs Laisse parler de la «diversité» et d'la France Black Blanc Beur, donc On serait tous métis, le reste c'est de la bêtise… Voilà que j'ironise sur c'que les artisans de la paix disent! J'ai pas d'frontières, j'ai pas de race Je suis chez moi partout sans être jamais à ma vraie place Mon seul pays c'est moi, mon seul amour c'est toi Toi l'autre différent mais au fond si proche de moi Métissé, prisé ou méprisé j'ai dû m'adapter Balloté entre deux cultures ça commence à dater Adolescent complexé toujours en quête d'identité Y'avait le blanc, y'avait le noir, j'étais celui qui hésitait J'évitais de choisir à l'âge où l'on veut faire partie Endossant la faute de tous les camps je devenais martyr On m'a dit cinquante-cinquante mais j'y ai pas trouvé mon compte Car le glacier fusionne à l'océan à la saison des fontes Je soupire, ça transpire la connerie, ça s'empire Quand on m'appel le «sang mêlé» sous-entendu issu de «sang pur» Je vois bien ces «questions» ne nous mènent à rien! L'humanité est coloré donc soyons daltoniens J'vous parle d'amour moi, vu qu'il expire dans un mouroir Je suis mulâtre, ébène, albâtre, voulant abattre le miroir Et comme l'Afrique est en instance de sang entre ciel et terre Et que j'ai l'cul entre deux chaises… j'ai décidé de m'a**eoir par terre Refrain: Quand deux fleuves se rencontrent, ils n'en forment plus qu'un Et par fusion nos cultures deviennent indistinctes Elles s‘imbriquent et s'encastrent pour ne former qu'un bloc D'humanité debout sur un socle Chœurs de Fin (en dialecte Dioula): Kouma chaman fôla ( tout ce qu'ils disent) ota fôla a kélé yé (ils ne le disent pas avec intelligence) kouma chaman fôla ( tout ce qu'ils disent) ota fôla hèrè yé ( ils ne le disent pas avec sagesse)

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