Quelquefois je suis plein de grandes voix anciennes, Et je revis un peu l'enfance en la villa ; Je me retrouve encore avec ce qui fut là Quand le soir nous jetait de l'or par les persiennes. Et dans mon âme alors soudain je vois groupées Mes sœurs à cheveux blonds jouant près des vieux feux ; Autour d'elles le chat rôde, le dos frileux, Les regardant vêtir, étonné, leurs poupées. Ah ! la sérénité des jours à jamais beaux Dont sont morts à jamais les radieux flambeaux, Qui ne brilleront plus qu'en flammes chimériques : Puisque tout est défunt, enclos dans le cercueil, Puisque, sous les outils des noirs maçons du Deuil, S'écroulent nos bonheurs comme des murs de briques !