Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l'or ma**if : Ses mâts touchaient l'azur, sur des mers inconnues ; La Cyprine d'amour, cheveux épars, chairs nues, S'étalait à sa proue, au soleil excessif. Mais il vint une nuit frapper le grand écueil Dans l'Océan trompeur où chantait la Sirène, Et le naufrage horrible inclina sa carène Aux profondeurs du Gouffre, immuable cercueil. Ce fut un Vaisseau d'or, dont les flancs diaphanes Révélaient des trésors que les marins profanes, Dégoût, Haine et Névrose, entre eux ont disputé. Que reste-t-il de lui dans la tempête brève ? Qu'est devenu mon cœur, navire déserté ? Hélas ! Il a sombré dans l'abîme du Rêve !…