D'ici tout n'est que ravissement L'horizon fait dans la dentelle Des myriades d'anges ivres d'extase Crânent et s'embrasent au feu charnel Sache que je t'y suivrai à la tresse Jusqu'aux mille cambrures de tes fesses Que l'avenir s'y dore en pâmoison L'instant solaire d'un papillon Tu dis que ça ne durera pas Mais prenons le tant que c'est là Tu dis que ça ne durera pas Mais prenons le cet instant-là Ami, arrache la peau des mots Qu'ils bandent à nouveau tous leurs sens Loin des langues de brumes, des langues de vipères Et des gerbes de croissance à la bouche des ministères Au cœur de tout, l'exploit du libre Le coup d'éperon, la fulgurance Et toute la colline pour s'étendre Ô tendre poumon de la terre Tu dis que ça ne durera pas Mais prenons le tant que c'est là Tu dis que ça ne durera pas Mais prenons le cet instant-là Je sais Fleuriront les bannières Sur les chemins de croix Mais même s'il ne dure pas Même s'il ne dure pas Prenons le cet instant-là D'ici tout n'est que ravissement L'horizon fait dans la dentelle Cœurs battants les murs Des Babels en détresse On s'évade par l'échancrure D'un surcroît de promesses Je sais que ça ne durera pas Qu'après ce jour tout finira Je sais que ça ne durera pas Mais je le prends cet instant-là