L'un près de l'autre, ils étaient là, Tous deux a**is, comme endormis Au bord de la banquette en bois Dans la salle d'attente. A travers la vitre, on voyait Le vieux manège qui grinçait Et sa musique tourbillonnait Dans la salle d'attente, Et cette musique semblait pousser La grande aiguille de la pendule Avec un bruit démesuré, Démesuré et ridicule Et cette pendule les obsédait, Cette pendule qui les regardait, Cette pendule qui tourbillonnait Dans la salle d'attente, Et dans leur tête ça glissait, Manège, musique, pendule... La pendule devenait manège, Le manège devenait pendule, Et leurs souvenirs, en cortège, Remontaient, défilaient, s'envolaient... L'un près de l'autre ils étaient là, Tous deux a**is, comme endormis Au bord de la banquette en bois Dans la salle d'attente Et quand le train est arrivé, Tous deux, ils se sont regardés Et sans un mot se sont levés, Dans la salle d'attente, Et dans leur tête, ça glissait: Présent, pa**é, manège... Les souvenirs devenaient présents. Le présent devenait souvenir... Et leurs paroles, en cortège, Hésitaient, se troublaient, s'envolaient. Quand, dans le train, il est monté, C'est elle qui s'en est aperçu Et en courant est revenue Dans la salle d'attente Mais le train avait disparu... Vous n' trouvez pas que c'est idiot, Une femme qui marche dans la rue Avec une musette et un calot? C't' idiot!... C't' idiot!... ...C't' idiot!