Fragile petit matin sans pluie Que mon parapluie garde en respect Mais le ciel est au chagrin Et s'il avait deux mains, il chagrinerait Je marche inquiété de m'noyer dans l'orage Et je compte au pa**age les chauffards Qui ont le doigt dans l'nez Arrive, rempli, l'autocar J'y monte pour m'a**eoir Mais reste debout C'est comme être cent milliards Sur la lune pour un soir Ça tire dans le cou Je regarde les aiguilles de mon temps J'ai une fille dans le sang Si j'arrive en retard Elle va m'engueuler Et ça sent la poussière Le vent soulève la terre De chastes baisers Parce que j'suis libre comme l'air Libre de faire demi-tour J'vais continuer, continuer... Et puis à la sortie J'ai plus d'parapluie J'suis stupétri M'apostrophe une jeune fille Une maille à la cheville Belle, elle me dit: «Pardon, cher monsieur Est-ce à vous ceci?» J'prends un air ébahi Je m'écrie: «Ha! mon parapluie!» Elle l'a trouvé par terre Comme un coeur presque ouvert Comme le mien pour ses yeux verts Pourquoi faut-il Qu'le temps file? Et ça sent la poussière Le vent soulève la terre De chastes baisers Parce que j'suis libre comme l'air Libre de faire demi-tour J'vais continuer, continuer... Et comme un bandit de grand chemin J'continue, l'air malin L'air de tout savoir Mais au fond je n'sais rien Enfin presque rien Une coche au dessus d'une poire Mais c'est bien suffisant Pour aimer tendrement Et avoir une idée De ce qu'est La liberté Et ça sent la poussière Le vent embra**e la terre De chastes baisers Parce que j'suis libre comme l'air Libre de faire demi-tour J'vais continuer Et ça sent la poussière Le vent soulève la terre De chastes baisers Parce que j'suis libre comme l'air Libre de faire demi-tour J'vais continuer, continuer... Continuer...