Benjamin Biolay - Deuxième génération lyrics

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Benjamin Biolay - Deuxième génération lyrics

J'm'appelle Slimane et j'ai quinze ans J'vis chez mes vieux à la Courneuve J'ai mon C.A.P. de délinquant, j'suis pas un nul, j'ai fait mes preuves Dans la bande, c'est moi qu'est l'plus grand Sur l'bras, j'ai tatoué une couleuvre J'suis pas encore allé en taule, paraît qu'c'est à cause de mon âge Paraît d'ailleurs qu'c'est pas Byzance Que c'est un peu comme dans une cage Parce qu'ici, tu crois qu'c'est drôle Tu crois qu'la rue, c'est des vacances J'ai rien à gagner, rien à perdre, même pas la vie J'aime que la mort dans cette vie d'merde J'aime c'qu'est ca**é, c'est détruit J'aime surtout tout c'qui vous fait peur, la douleur et la nuit J'ai mis une annonce dans Libé pour m'trouver une gonzesse sympa Qui bosserait pour m'payer ma bouffe Vu qu'moi l'boulot pour que j'y touche Il m'faudrait deux fois plus de doigts comme quoi tu vois, c'est pas gagné C'que j'voudrais, c'est être au chomedu, palper du blé sans rien glander Comme ça j'serai à la Sécu, j'pourrai gratos me faire remplacer Toutes les ratiches que j'ai perdu dans des bastons qu'ont mal tournées J'ai même pas d'tune pour m'payer l'herbe Alors, j'me défonce avec c'que j'peux Le trichlo, la colle à rustine, c'est vrai qu' des fois, ça fout la gerbe Mais pour le prix, c'est c'qu'on fait d'mieux Et puis ça nettoie les narines Le soir, on rôde sur des parkings, on cherche une BM pas trop ruinée On l'emprunte pour une heure ou deux On largue la caisse à la Porte Dauphine On va aux putes juste pour mater Pour s'en souvenir l'soir dans notre pieu Y'a un autre truc qui m'branche aussi, c'est la musique avec des potes On a fait un groupe de hard rock, on répète le soir dans une cave Sur des amplis un peu pourris, sur du matos un peu chourave On a même trouvé un vieux débile qui voulait nous faire faire un disque Ça a foiré parce que c'minable, voulait pas qu'on chante en kabyle On y a mis la tête contre une brique que même la brique, elle a eu mal Des fois j'me dis qu'à trois milles bornes de ma cité, y'a un pays Que j'connaîtrai sûrement jamais Que p't-être c'est mieux, qu'p't-être c'est tant pis Qu'là-bas aussi j'serai étranger, qu'là-bas non plus, je serai personne Alors pour m'sentir appartenir à un peuple, à une patrie J'porte autour d'mon cou, sur mon cuir, le keffieh noir et blanc et gris J'me suis inventé des frangins, des amis qui crèvent aussi

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