L'androïde
Est en sueur
Il veut tomber en amour
Et se tromper dans ses calculs
Mais
Le cœur est un boulon
La tête est un ordinateur
L'androïde paranoïaque
Est un imposteur
C'est un robot dans un costume d'homme
Si vous prenez le métro
Vous l'avez certainement déjà rencontré
Il court et court et court et tire et pousse
Comme s'il avait la mort aux trousses
C'est l'état d'urgence
À chaque secousse
Les veines de la ville débordent
Des torrents et des hordes
De somnambules
Au secours! Au secours!
Au milieu de la foule
L'androïde badtrippe
Des milliers de fourmis
Dans des tours de verre
Dans des immeubles à cellules
Au cachot! Au cachot!
Ça pousse sous le smog
La saleté l'ozone crevé
Combien ça coûte ?
Un tissu de mensonge
Si toute est dans toute
Je préfère mes songes
Pris dans la spirale
Le dédale qui avale Montréal
Laisse-moi tranquille
Et si je méprise cette ville
C'est qu'elle médaille le normal
Et empaille ses chacals
Montréal et si tu fusillais tes chacals ?
Fous-moi une balle
Il ne sent pas la douleur
Il ne sent pas la douleur
Il ne reçoit que des chocs électriques
Koi koi koi koi et ses circuits paniquent
Il reçoit la révolte vive
S'enflamme d'une pa**ion folle
Se gave de joies et de peines
Koi koi koi koi et ça brûle dans ses veines
Sauve qui peut
Mesures de guerre
L'androïde paranoïaque est enfin vivant
Il a arrêté de faire semblant
À force de rien vouloir vraiment
À force de rien savoir de plus
J'imprime sur le dos de mes yeux
La une du Journal de Montréal
À force de rien vouloir vraiment
À force de rien savoir de plus
Je peins en rose les murs de ma ville
La cra**e et la racaille
Toutes leurs carca**es sur des lits de paille
Les mains tendues et du plomb plein la panse
La nuit des longs couteaux
Toutes les vitrines en morceaux sur Sainte-Cath
L'abandon général de toute conscience
À force de rien vouloir vraiment
À force de rien savoir de plus
Je peins en noir les murs de ma ville