Au paisible village
De Lac-aux-Bottes
Là où maintenant
Tout le monde s'promène nu-pied
Les aïeux parlent encore
De cette légende farfelue
Qui dit qu'on les a jadis
Nargués et humiliés
Le plus bavard d'entre eux
C'était le vieux Lavar
En maudissant le Bottier
Celui qui l'avait ruiné
Il avait perdu un orteil
En sacrant un coup de pied
Direct sur le bord
De son chalutier
Dans la sombre vallée où tous ont mal aux pieds
Plus personne ne veut entendre parler
D'une botte au bout de son hameçon
Bien moins tendre qu'une bonne chair sous la dent
La lune s'éveille
Tout haut dans le ciel
Et cha**e les âmes
Qui vagabondent sur les eaux...
Un homme errant
Éprit d'une douce euphorie
Libère des ses pensées l'ennui
Pour faire renaître la légende
Lavar, le vieux mécréant
Sournois et malfaisant
En train de couper ses écus
Afin de doubler son argent
Vit une caravane marchande
Dont le chauffeur s'écroula
Lavar se dit «Tabarnak!»
Et rejoignit le marchand
Celui-ci demanda à Lavar
D'acheter symboliquement
Le dur fruit de son labeur
Pour payer le pa**eur
Croyant faire une bonne affaire
Il se rua sur la cargaison
Son sang bouillonnant d'espoir
Il ouvrit la caravane
Mais dans le wagon marchand
Il n'y avait que des bottes
L'escroc était parti
Et son argent aussi