[Words taken from Charles Baudelaire's poem, in the section "R?volte", and music of Beethoven]
O toi, le plus savant et le plus beau des Anges,
Dieu trahi par le sort et priv? de louanges,
O Prince de l'exil, ? qui l'on a fait du tort,
Et qui, vaincu, toujours te redresses plus fort,
Toi qui sais tout, grand roi des choses souterraines,
Gu?risseur familier des angoisses humaines,
Toi qui, m?me aux l?preux, aux parias maudits,
Enseignes par l'amour le go?t du Paradis.
O toi qui de la mort, ta vieille et forte amante,
Engendras l'Esp?rance, - une folle charmante!
Toi qui fais au proscrit ce regard calme et haut
Qui damne tout un peuple autour d'un ?chafaud,
Toi qui sais en quels coins des terres envieuses
Le Dieu jaloux cacha les pierres pr?cieuses,
Toi dont l'?il clair conna?t les profonds arsenaux
O? dort enseveli le peuple des m?taux,
Toi dont la large main cache les pr?cipices
Au somnambule errant au bord des ?difices,
Toi qui, magiquement, a**ouplis les vieux os
De l'ivrogne attard? foul? par les chevaux,
Toi qui, pour consoler l'homme fr?le qui souffre,
Nous appris ? m?ler le salp?tre et le soufre,
Toi qui poses ta marque, ? complice subtil,
Sur le front du Cr?sus impitoyable et vil,
Toi qui mets dans les yeux et dans le c?ur des filles
Le culte de la plaie et l'amour des guenilles,
B?ton des exil?s, lampe des inventeurs,
Confesseur des pendus et des conspirateurs,
P?re adoptif de ceux qu'en sa noire col?re
Du paradis terrestre a cha**?s Dieu le P?re,
PRI?RE
Gloire et louange ? toi, Satan, dans les hauteurs
Du Ciel, o? tu r?gnas, et dans les profondeurs
De l'Enfer, o?, vaincu, tu r?ves en silence!
Fais que mon ?me un jour, sous l'Arbre de Science,
Pr?s de toi se repose, ? l'heure o? sur ton front
Comme un Temple nouveau ses rameaux s'?pandront!