[Couplet 1]
Une plaie béante essaie d'me hanter
Je suis l'monarque du néant et d'ses méandres
Empereur sans patrie
Cessons d'tergiverser sur le sort de ces Rois Fainéants
C'est d'la musique de chambre, envoie la batterie
Que j'griffe quelques vers de soie
Pour marquer la cour comme le marquis d'Sade
Toutes est maussade de sous mes arcades jusqu'en mon Arcadie
Je conte les fables d'un mécréant figé
Comme un insecte dans l'ambre, la résine
L'histoire d'un souverain qui rêve être le Soleil
Et qui laisse ses astres mourir de sommeil et se résigne
A voir ses nuits l'a**aillir, l'a**iéger
Et son Ministre des peurs le piéger
Je suis élu par les cieux sinistres qui ont béni mes mots
Mais moi, j'parle avec les yeux
Ils m'ont fait un don précieux, comme une présence
Qui m'accompagne, prête à a**urer la Régence
Je veille éveillé à la lueur des bougies
Et une infanterie d'ombres me prête allégeance
Je suis de la lignée noble de ceux qui s'élèvent juste là
Entre la tendresse et l'ignoble
Qui décapitèrent, firent danser les diktats
Les hauts-fonctionnaires et les dignitaires
Mon sceau est fait de braises et de cris déchirants
Je suis le tortionnaire de la langue française, le tyran
[Refrain (*2)]
Que sonne le glas de mes sanglots
Qu'on prépare mon trône, je suis prêt pour le règne
Dans les veines de mes feuilles coule le sang bleu
Et lorsque j'ai trop mal, ce sont elles qui saignent
[Couplet 2]
J'aiguise ma conscience comme un fleuret
Mais faut pas s'leurrer
On devra tous en pa**er par là pour effleurer l'calme
Ça prend des teintes de tragédie, c'est vrai
On a tous déjà bien a**ez pleuré
Alors j'ai endossé une cape feutrée
Brandi un sceptre orné d'une perle aux reflets de nacre
Branché le jack en attendant l'sacre
Dans les coulisses, je complote pour abolir les privilèges
Et je prépare un vrai ma**acre, un sacrilège
L'usurpateur nous endort à coups de bar-télé mais
Chaque nuit pour moi c'est la Saint-Barthélémy
L'échec n'est qu'partie remise
Je reste au front car ceux qui partent ruminent
Mais j'peux plus vivre si j'écarte les mines
Les plumes, les longs couteaux qui emplissent mes tiroirs
Pourtant mon seul ennemi est un miroir
Je ferai broder mes armoiries en lettres d'or
Pour que le monde se rappelle qu'on n'me donne pas d'ordre
Et que j'veux croire en mes croisades
Peu m'importe si la folie parfois borde
Ma dépouille en proie à un combat introspectif
Séchant entre les dunes d'un désert affectif
Et que le vent des idéaux m'emporte
Rejoindre le déchu Saint-Xerxès
Au pouvoir hostile
Pouvoir le dissimuler dans mes exercices de styles excessifs
Seigneur sans bannière parti pour un autre siècle des Lumières
Hémophile de rage
C'est l'hémorragie et les mots filent
[Refrain]