Si j'te parlais de mon pays
Où coulent le lait et le miel
Où l'hirondelle a fait son nid... aussi
Si je me disais héritier
D'un glèbe, une terre promise
Que j'aurais voulu partager...
même ma chemise
Chaque homme a sa maison, sa rue
Une femme dort au chevet de son enfant
Les roses ont des épines bien entendu
Mais la neige est fidèle en son temps
Tu me dirais, c'est légitime
Qu'on t'a volé jusqu'à ton nom
Qu'on a souillé jusqu'à ton hymne... de front
Les yeux rougis d'un sang amer
Tu envirais mon abondance
Qu'on a refusée à ton père... pour peu de chance
Le sable a balayé ta rue
Et la mort s'attarde encore sur ton enfant
Les larmes sèches et ta terre aride
N'ont jamais vu refleurir un printemps
Un jour, j'ai quitté mon palais
Pour goûter un peu ta misère
Et j'ai silonné tes secrets mon frère
Et j'ai compris tes mots troublants
Le regard en furie au ciel
Lui que j'ai jugé trop pesant... et si cruel
Alors un sage, un inconnu
En mon âme a dit "sois fort, toi mon enfant"
J'ai le monde à refaire, je t'ai entendu
Je le tiens, il viendra si tu m'entends