[Intro]
«Nous recommandons à Dieu tout-Puissant notre frère et nous confions sa dépouille à notre mère la Terre.»
«Que la poussière retourne à la poussière
Que le Seigneur l'accueille en Son sein
Que le Seigneur le baigne de Sa céleste lumière et lui accorde la grâce
Que le Seigneur tourne son regard vers Lui et lui donne la paix»
[Couplet 1: Alonzo]
Parti avant celle qui m'a fait venir
Parti avant celle que j'ai fait venir
C'est Ka**im, ma mort m'a privé d'l'avenir
Plus d'formules, dans notre circuit les engins n'ont qu'une place
Vachement étroite hélas
J'sais pas si vous entendez l'texte
J'simule la verité, j'vexe plus que je fais prendre conscience, barbeau
Tout comme Di Caprio j'ai dit au revoir du paquebot
Et lève l'encre, j'ai pensé aller, mais pas retour
Entre les deux extrémités y a mes tours
Les années, l'amour, la fougue, la pauvreté
Entre ces deux extrémités j'avais le temps d'œuvrer pour mon retour
J'suis un cancre
J'ai négligé le cœur pour nourrir que mon ventre
Ça m'pèse lourd, vu que pour toi p'tit je suis un exemple
Ecoute l'homme qu'appelle les mains sur la tempe
«Maman, il est ou papa?»
Je suis en voyage le trajet est long
J'sais pas si j'ai pris a**ez de bagages, mon trajet est long
Venez pas pleurer sur mon point de départ, non
Demandez pardon et coupez ce cordon
Qui lie mon existence à la vôtre
Mon esprit qui vous hante, sommeil de plomb j'suis votre klaxon
Filtrer mes émotions c'est mon vivant
Chaque épreuve a son degré d'effort
Tu pleures M'man, j'te vois, faut pas
[Couplet 2: Soprano]
Il est souvent trop tard
Quand on s'rend compte de ce qu'on n'a plus
Et ça j'le sens depuis que Gabriel m'a pris l'pouls
On s'prend des jumelles, alors qu'le bonheur est sous nos yeux
J'regrette tant le temps qu'j'ai perdu à être loin d'vous
Déjà qu'j'suis d'nature solitaire
J'ai mis dans le ventre de mon temps l'rap comme seul ver solitaire
Au lieu d'le consacrer à mes frères qui n'cessent de grandir
J'espère que tout c'que j'ai bâti puisse embellir leur avenir
Non, m'noyez pas d'vos larmes
Elles n'abreuvent aucune tristesse et ne fait repousser aucun arbre
La vie file à une telle vitesse
Qu'elle nous condamne à être des saules pleureurs
Restez des chênes juste pour mon âme
Au moins pour tous ces fans sensationnels
D'ailleurs c'est pour eux qu'dans l'rap j'étais inculpé de crime pa**ionnel
Mais aussi pour Street Sk**z et tous ceux qui ont essayé d'porter les peines d'un être qui n'a rien d'exceptionnel
Bercez moi avec la mélodie du rire à Maman
Qu'ce moment soit suspendu dans le temps, éternellement
J'parle à vous Sakina, Jamal, Zak et Naima
P'pa, M'man
Je vous aime en m'endormant
[Couplet 3: Vincenzo]
J't'en prie prends ma main
Avec toi une dernière danse
Demain qui sait où je serai, donc j'ten prie, prends ma main
J'y pense, à cette danse, car toi et moi on vient de loin
C'est flou comme ce mauvais œil de loin mais qui souvent vient des tiens
Une valse avec toi, pour avoir un œil sur le monde
Sourd et muet comme le regard de la Joconde
J'ai vu des larmes qui coulent
Et notamment des balles qui tombent
J'ai vu des mecs cools, et à la fois le sourire de leur ombre
Leur âme s'envole, et leurs silhouettes deviennent sombres
Et j'pense à ce jour où on va rompre
Cette fois il me semble que j'suis pris pour cible
Tout le monde veut sa part, donc l'être humain finit par ne plus être sensible
Et toi sincère, quand tu m'disais qu'on était juste des pions
Affamés devant un bout de pain, et qu'on allait s'quitter a la fin
A la fois j'dois être digne, comme la foi dans ce Dîn
Salaam aux pères et frères dont leurs âmes se perdent au cimetière
Aux frères et autres m**ms, que Dieu vous garde
Avant que le retentissement d'la fin vous bombarde
Moi il est temps que j'y aille, donc j'vous tire ma révérence
J'me taille vers l'au-delà, et les corbeaux m'présentent leurs condoléances