Alors, vous le savez peut-être ; et si c'est peut-être, c'est que vous n'en êtes pas sûr. Alors pour en être sûr, il vaut mieux que je vous le dise... Mais le 28 mars prochain, Jean-Luc Mélenchon - ou le Grand Méchant Long pour les uns - et Jean-Marine Le Pen - ou Marine pour les autres - se retrouveront au palais de justice de Béthune, pour l'affaire des faux tracts électoraux d'Hénin-Beaumont (qui n'est pas une allusion douteuse à une famille de petite taille, mais une ancienne cité minière du Pas-de-Calais) comme vous le savez surement. Et si vous le savez pas non plus, et bien, essayez de le savoir pour la semaine prochaine, ça nous fera gagner du temps. Alors, bien sur, obtenir un accord à l'aimable avec Jean-Luc n'est pas chose aisée - on le voit mal marchander ; de même qu'imaginer que Marine marchande n'est pas non plus chose aisée - ou chaud zézette, au féminin. C'est donc inspiré par le nouveau pape François, qui lui n'est jamais à cour d'a**ise, que je suis parti à la rencontre de ces deux joyeux lurons afin de remettre les pendules à l'heure, même si il faudra encore les changer dans la nuit du 30 au 31 mars prochain. Alors le problème c'est que pour trouver Jean-Luc, de la rue où je me trouvais, je devais prendre à gauche, puis à gauche, puis encore à gauche ; pour Marine, c'était pareil, mais dans l'autre sens ; et après on s'étonne qu'on tourne en rond avec ce genre de parti pris. L'avantage avec Bayrou c'est que pour le trouver, c'est tout droit... Dans le mur. Enfin bref, après avoir rejoint ces deux extrêmes, je palpai une certaine tension entre eux et décidai alors de les emmener dans une boutique des 3 suisses, en terrain neutre, pour faire la paix autour d'un verre. Mais, vu que Daniel, comme Bendite d'ailleurs, nous avait posé un lapin, on n'a guère pu faire la paix. Jean-Luc fulminait en traitant Marine de tous les noms - il avait chopé l'annuaire derrière le comptoir. Il monta même sur ses grands bœufs - oui, les chevaux c'était le mois dernier - en m'accusant de pactiser avec ce diable de Le Pen qui ne s'habille pas vraiment en Prada. Il expliquait que les riches étaient la source de tous les maux, et qu'il fallait les saigner pour que les mots filent. C'était bien sa veine : Marine devenait sa tête de turque. Rien d'étonnant, la Turquie est justement un sujet sur lequel elle bosse fort. Elle embraya sans Catherine sur sa vision de la politique étrangère - ou étrange vision politique, c'est selon - ainsi que sur ses positions économiques en matière d'économie.
Voyant alors 23 heures à ma montre Jackie Quartz, que j'avais mise au point, je lui expliquai qu'il était un peu tard pour parler argent, pour deviser sereinement, et que son franc-parler en serait fortement dévalué. Jean-Luc rétorqua alors qu'il était au contraire très bon pour la santé de faire le rot avant d'aller dormir. Perturbé par son propale, et encore plus par ses propos, Marine m'avoua ne pas comprendre pourquoi Jean-Luc la haie. Les yeux aux larmes - oui, cet aveu l'avait tout retourné - Jean-Luc réalisa qu'il était allé trop loin. Et bien qu'il n'était pas parti, il revint sur ses pas, m'avouant que voir ainsi Marine le peine. Il l'emmena alors bras dessus - bras dessus, la main en l'air quoi, en lui chantant une petite balade dont il a l'idée et qui ne nous ra-Johnny pas, puisque c'est au son d' "Oh Marine, si tu Chavez", que nous nous sommes quitté. Paroles rédigées et annotées par la communauté française de Rap Genius