[Couplet 1]
Il a beau diriger le monde, votre amer but m'est égal
En roue libre, on a tous un pote qui a perdu les pédales
On avance dans les abysses, vodka, verdure et dédale
C'est à croire que nos crânes sont bons qu'à percuter l'métal
En cas de drame, on détourne l'œil, attend l'silence qui interrompt l'cri
Vos consciences se portent bien, croyez-moi qu'elles en paieront l'prix
J'vois que les gens tentent de survivre, entre les pertes et les famines
Bandes de chiens, vous pensez qu'à une chose : faire twerker les gamines
A chaque texte, on lâche du lourd, mélange prose, haltérophilie
S'endort au petit jour une fois l'gros apéro fini
On trace, opère au feeling, un tas d'sombres héros, de si vils
Gars prospèrent, grâce aux guerres face auxquelles on vit libre
J'crache du feu donc tous les soirs j'me torche la gueule
Superficiels, neuf gars sur dix qui voient une Porsche la veulent
J'essaie d'élever mon esprit vers d'autres horizons
J'peux pas les regarder faire de la merde, m'persuader qu'ils ont raison
Tends l'oreille, tu verras c'est ma life qu'il y a dans ces rimes
L'enfant que j'suis, depuis tout petit, sur ce chemin avance et rit
Moi et les miens, t'sais que les bouteilles, ouais on les pillave en série
C'est toujours mieux que d'sauter d'un toit ou faire le djihad en Syrie
J'ai de l'amour pour les m**ms, pas pour l'Etat islamique
J'ai de l'amour pour les juifs, pas pour l'Etat hébraïque
Qu'on soit bien clair : c'est capital, pas de petites lettres en italique
On préfère haïr son prochain et nier être rempli de panique
C'est à qui fera la courte échelle à l'autre, je n'ai pas le temps, baisse-toi
J'ai les pieds dans l'plat et au bout de la table Satan festoie
C'est bien beau, tu fais l'costaud face aux coups durs, gars t'encaisses quoi ?
Obligés de rester fort, pour tous ceux derrière qui attendent l'exploit
Y'aura pas de refrain entraînant, c'est pas les Rita Mitsouko
Je parle vite avec les mains comme un rital mis sous coke
Avec tout un tas de mecs perdus, j'habite Boulevard des rêves brisés
Qui en ont marre que la dèche perdure à vie ou marre d'être méprisés
[Couplet 2]
Alors on achète, se la**e et vend, on confond être et avoir
Ils créent les besoins et les comblent pour les gens bêtes prêts à l'croire
Tu veux me raconter la fin de l'histoire mais mens pas je la connais
Ils veulent nous la mettre à l'envers comme dans un manga japonais
Ils donnent du crédit à leur iPhone ou leurs élus, ces caves
Trop de douleurs aiguës c'est grave, la vie ne reconnait plus ses braves
Tu voudrais retomber en enfance poto ? Lèche ton pouce
Il faut que tu saches qu'il y a qu'au poker que j'ai les jetons couz'
Besoin de rhum, d'un paquet de clopes ou deux pour rester éveiller
Les jours s'répètent, j'ai l'impression de voir le quotidien bégayer
L'oeuvre est biographique, je me raconte piste par piste
Un pur mélange de bons souvenirs et puis d'histoires tristes
Au bord du précipice, angoisse, manque de communication
Pas d'équitation, je n'ai que le rap comme unique pa**ion
Tous les jours le JT, des cauchemars à ton sale gosse donne
Vivre ici devient chaud comme faire un marathon à Boston
Ils abattent des gamins de 12 piges portant des armes factices
Pas évident de rester doux, peace, fort, quand le Sheïtan pactise
Ce n'est que mon point de vue, celui d'un petit MC de Montpellier
Paix à mes gars, une des plus belles amitiés que l'on peut lier
Et plus j'entends leur trap, plus j'aime mes boucles de piano sales
J'continuerai à faire ce que j'aime même si ça rempli pas nos salles
Mon crew seul contre tous, que le rap indé me mange la peau d'la piche
On voit déjà qui seraient les chiens une fois pa**és en haut de l'affiche
Mais bref basta, j'fais pas du rap pour parler de rap
J'pense aux familles face à ce maudit malheur qui au hasard les frappe
Entre petites magouilles, allocations, qu'un tas d'jeunes ponctionne
Sale mode de vie, dans cinq piges j'ai la gueule d'Action Bronson
Tu traites les gens comme des chiens, impatient comme quand t'attends ta pute
Tu te rends même plus compte que t'es en roue libre sur une pente abrupte
Blasé avant l'âge, rien ne m'horripile plus que l'époque
Mais celle-là c'est pour mon étoile, celle qui brille plus que les autres