[Intro : Extraits d'émissions de télévision]
"Aujourd'hui encore, le coma reste un mystère, enfoui au plus profond du cerveau de chacun
Tout aussi mystérieux, le réveil. La guérison est toujours imprévisible."
"Il faut savoir distinguer entre la vie et la mort
Les deux sont belles
Moi je préfère mourir pour mes idées
Que de mourir de la**itude."
"La plupart du temps, on veut nous sortir des cités, qu'est-ce qu'on nous fait? On nous met en lycée professionnel, ca y est : il pa**e un CAP, BEP, on s'est débarra**é de lui. C'est fini, ça ! Maintenant on va en fac ! Maintenant on fait... on fait les mêmes études que ceux qui ont... qui vivent dans le seizième, dans le quinzième ou n'importe où ! On fait les mêmes études ! On a les mêmes capacités d'intelligence, alors ils sont nés neuf mois comme nous, et on profite de la même chose
C'est fini !
Notre rap, c'est pour révolutionner ça."
Ca fait... je suis...
[Couplet 1]
Né en 73, pas dans le 16 mais dans le 18
La France de mon enfance, c'est celle des sourires hypocrites
Boîtes de nuit qui disent non (non non, c'est pas possible)
Et trouvent toujours une raison
En toute saison
De te renvoyer direct à la maison
La France de mon enfance, elle ressemble pas à celle d'Enrico
Ca serait plutôt survêt' dégradé, croco sur le tricot
Racisme et FN qui monte
Pendant que jeunes et police s'affrontent
Les médias font les comptes
C'est une honte !
Ils sont tous complices !
Le pouvoir de l'argent, dans la rue, il y pousse ton fils
On nous pousse à l'extrême et leurs prisons, ils les remplissent
La France de mon enfance, c'est toujours derrière moi le vigile
Une vie difficile, devant moi le flic en civil
Et (Hé ! Hé toi, là bas !)
Ma ville ? Elle n'est pas différente de la tienne
Paris, paysage hostile pour autant que je m'en souvienne
La France de mon enfance, de mon adolescence
A laissé des traces qui ne s'effacent pas si facilement
Et si seulement
De son côté, chacun fournit l'effort
Ca ira mieux demain, ça ira mieux dehors
[Break : cris d'enfants qui jouent]
Et ici... ici...
[Couplet 2]
Il y a du porc sur la table à la cantine
Dans mon cartable
Des livres d'histoire et sur nous, il n'y a pas vingt lignes
Je m'indigne
Quand la télé propage un message faussé, faux c'est
Tout ce qu'ils nous disent
Tout ce qu'ils nous montrent depuis des années
Je suis né en France, mais ça ne fait pas de moi un Français
Je suis terrien et je n'ai rien, cela me vaut-il un procès ?
Je procède par étapes donc
1. Je ne pousse pas à la haine
2. Je ne suis pas parano vu qu'en gros c'est partout la même
3. La France de mon enfance, à croire que je la dérange
Je ne parle pas de s'intégrer
Moi je te parle d'amour et d'échange
De mélange de cultures pour repartir sur de nouvelles bases
Si chacun fournit l'effort et qu'on laisse parler ceux qu'on écrase
[Break : extrait de télévision]
- Maintenant on rentre en l'an 2000 ; on va tout mettre à plat et démarrer sur de bonnes bases
- Voilà !
[Couplet 3]
Le respect, ça se gagne
Et nous, on aime quand c'est réciproque
Pour ne pas voir ce qui se pa**e
Il faut être, au minimum, un cyclope myope
Ou faire preuve de mauvaise foi
On montre les caisses qui crament
La réussite, on en fait quoi ? La joie ?
La joie ? Elle a disparu de mon visage
Le jour où j'ai su pourquoi ma mère a quitté son village
La France de mon enfance ne m'a pas tout dit
Là-bas, j'ai une grande maison et ici je vis dans un taudis
Je maudis celui qui dit et celui qui pense
Que je suis la cause du problème, je ne suis que la conséquence
Des erreurs pa**ées, je n'ai rien choisi, je suis né en France
De mon enfance, je me regarde quand je m'enfonce
[Scratches]
"Rien n'a changé"
"Derrière la fête et les sourires se cachent des gens sans travail"
[Outro : Extrait de télévision]
"Certains ne sortent jamais du grand sommeil, comme on l'appelle. D'autres, un jour, se réveillent, alors pour eux commence une nouvelle vie."