Déjà 18 piges merde et presque 19 pour les curieux
J'continue d'agresser en adressant des lyrics furieux
Ça va trop vite, pour la plupart on est tous majeur
Gamin j'étais trop bête, bien plus sec surtout moins rageur
Un gosse de rue qui va à l'école pour se sauver
C'est pas ce que ma mère veut mais j'suis nerveux, hargneux et mauvais
Ça les énerve alors les parents serrent les molaires
Trop souvent en colère pour ces problèmes de système scolaire
L'étape suivante : le collège, quelle putain d'erreur
Ici c'est pas moi le boss, j'apprends à respecter les terreurs
Trop grand pour moi donc toujours le premier pour [kicker ? quitter ?]
Au fait madame, pour me parler comme ça mais qui t'es ?
L'soir à la tess, on nique les punitions, les devoirs
Mon seul devoir : qu'on reste uni et puis qu'on puisse se voir
Ça s'voit déjà qu'avec mes potes on est resserrés
On fait les 400 coups et 400 fois on s'est fait serrer
Un terrain d'foot : le seul hectare où on peut s'enfuir
Alors on tape, dégage sa rage dans une balle en cuir
J'ai grandi vite, crois-moi je sais ce que c'est les valeurs
On m'envoie loin d'ici pour un maudit CAP d'malheur
A l'heure où j'parle, je sens la douleur quand j'remémore
Les premiers frères qui tombent, les premières larmes devant les premiers morts
J'me croyais fort, j'aurais bien eu besoin d'une potion
Bien trop fragile, maintenant je sais c'que c'est l'émotion
Les notions du danger jamais acquises, juste un sale gamin
J'ai déçu mes parents quand les keufs tapèrent pour un sac à main
Ces rimes s'enchaînent comme les plaintes contre moi au parquet
Pas un regard pour ces victimes soit disant marquées
Ma haine s'amplifie, si tu parles trop ici on t'abat
J'abats mes dernières cartes dans l'pe-ra et j'fais un tabac
Des injures : dans mes textes, j'en ai mis trop
Dédicace à Popof pour ses deux platines et son micro
J'rappe de plus en plus, j'représente ces jeunes qui font si peur
Avec leurs casquettes, leurs baskets, leur haine, leur biper
Si peur que ça, je crois qu'on terrorise les vieilles dames
A 18 ans je parle comme si j'avais connu le Vietnam
J'ai peur pour moi, j'considère que mon temps est gâché
Gagner un franc dans l'rap c'est mieux qu'en gagner dix au marché
A base de [lame ?], ici on taffe tous dans la sécu'
J'ai puisé dans ma tête pas dans un livre, je parle de vécu
Baisse pas ta garde, tant pis pour toi si tu t'adoucis
Le bonheur est trop long, on va pé-cho de graves raccourcis
Pas mal se calme, ils trouvent leur bonheur à la mosquée
Un ancien des Bergères, nouveau B.L.O.C. : Le Bosquet
Un gosse de rue qui sans l'vouloir a grandit trop tôt
Hey yo les conséquences c'est la haine qui nourrit mes propos
J'propose ma vue même si pour d'autres c'est sans intérêt
J'ai beau jouer les terreurs je pleure quand les miens sont enterrés
Moi j'ai raison on attaque une saison [sans avenir ?]
Un pour les gosses d'en bas, futur voyou, gamin sans avenir
Deux pour les autres, tu sais que le bonheur on l'envisage
Ceux qui s'en sortent sont rare comme un grand sourire sur mon visage
Trois pour le reste voyant la vie du haut d'une son-pri
Si le son coule c'est cool, ça veut dire que tout l'monde a compris
On prie ensemble, on vit ensemble, on pense à demain
Cette vie là c'est la mienne...