[Couplet 1 : Wira]
J'ai un cil blanc, marqué à vie depuis la sixième
Donc à chaque fois que je les ouvre je remercie l'Ciel
Moi, j'suis loin d'être schizophrène
Mais c'est vrai que j'broie du noir lorsqu'ils se ferment
Stupéfait par la vue qu'ils m'offraient
Sache qu'au royaume des aveugles le borgne est roi
J'rappe pas pour dire n'importe quoi
Pour m'en sortir. f**ons d'abord leurs lois
Quand j'suis émerveillé, ils s'illuminent comme une étoile
Lorsque j'suis trop fonce-dé tu les vois plus derrière mes lunettes noires
On s'voile la face et ça engendre des troubles oculaires
L'espoir se fait rare et comme par hasard tu trouves aucune aide
Ils sont le reflet de notre âme
Ils brillent les fois que t'es en larmes
Ça coule de source, c'est pas un pléonasme
En un regard on peut s'comprendre si t'as un coup d'blues
Écoute couz', ça va très vite comme un coup d'boule
Mesdames et Messieurs
C'est d'la tristesse que vous pouvez lire dans mes yeux
Malgré mes échecs je reste ambitieux
Grâce à eux je distingue le bien et l'mal
Suffit d'une baffe et d'un seul coup tu deviens aimable
J'suis un mec cool pourtant tu m'portes l'aïn
T'abuses de la confiance des gens car t'as des potes naïfs (Woooy!)
Si t'es fashion tu seras pas contre un œil au beurre noir
Faut pas m'fâcher ou j't'envoie sur l'tapis comme Bernard
Ne me regarde pas de haut, j'suis un peu névrotique
Tu liras la souffrance en fixant bien mon nerf optique
[Refrain x2 : L'indis]
Même quand nos propos sont trop beaux ils sont trop populaires
Pas une allure de bobo, on porte des polos et des grosses bulles d'air
Malgré nos gros mots, notre promo, on est pas des robots
Tu liras la souffrance dans nos globes oculaires
[Couplet 2 : Saké]
Leur expression est souvent froide, emprisonnée dans des carcans
Banlieusard, tu peux y voir une agression en les regardant
Ils trahissent ma vérité, tout mon dégoût d'la race humaine
Et traduisent un aperçu de c'qu'on appelle la rage urbaine
Si tu regardes à l'intérieur tu peux cerner ceux qui s'en fichent de toi
Et j'garde à côté d'moi le peu d'personnes qui les remplissent de joie
Ils brillent pas trop vu qu'y'a plus grand-chose dont j'ai envie
J'les pose dans ceux d'ma femme pour éviter d'les plonger dans l'vide
Ils manquent de pêche, du moins ils en ont pas ces jours-ci
Je suis comme lui ou toi, je vis sous l'poids d'un paquet d'soucis
Devenus très lourds parce qu'ils ont retenu beaucoup d'larmes
Si c'est vraiment l'miroir de l'âme, la mienne a pris un gros coup d'lame
Le pa**é ça laisse des traces, j'crois qu'ils en portent tous les stigmates
Quand j'suis devant la glace je sais pas trop si j'reconnais c'type-là
On veut tous la vie belle mais pour l'avoir on trime à mort
Alors ne te demande pas pourquoi ils manquent d'espoir en prime abord
J'fais en sorte de préserver la flamme qui brûle au fond d'eux
J'suis cartésien pourtant des fois j'demande des trucs au Bon Dieu
Écrasé par la pression d'une peine accablante
J'ignore ce putain d'monde comme un aveugle avec sa canne blanche
Tu m'excuseras si dans les miens c'est oppressant
Y'a toutes les traces de mon pa**é qui même demain resteront présentes
On affronte tous nos démons afin d'devenir des grands messieurs
Tu liras la souffrance si tu nous regardes dans l'blanc des yeux
[Refrain x2]