Quoi de plus savoureux, de plus jubilatoire
Qu'un gros mot bien juteux pour fleurir une histoire
D'une couille bine placée
D'un trou de balle bien senti
Et la phrase étriquée se transmute en saillie
Si l'on choisit l'option de respecter les doses
Les bites et les nichons donnent des ailes à la prose
L'art d'enrichir un trait suppose qu'on soit avare
Pour fortifier l'effet il faut le rendre ... rare
On est loin des manières usuelles de notre époque
Qui veut niquer nos mères, enculer tout en bloc
J'te nique, tu me niques, on se nique
L'insulte tourne en rond
Et pourtant crotte de bique
On en a du juron
Les traditions se perdent quand ???
Zut y'a du choix pourtant merde, fichtre, bigre, flûte
Et pour agaillardir ces injures émoussées
Je propose d'abolir va te faire en(siffler)ler
On restaure palsambleu, on ressort bistouquette
On déterre le morbleu et saperlipopette
Comme l'abus de rada**e peut flanquer des boutons
On frise le dégueula**e à trop dire poil au fion
La grossièreté, bordel, est joliment vulgaire
Mais elle perd son label lorsqu'elle est ordinaire
Une insulte élégante peut fleurir le crottin
Mais pas la boule puante
Larguée à la bourrin
Comme on espère d'un cul au moins qu'il émoustille
On attend d'un mot cru du mordant, qu'il croustille
Les immondices en bouche poussent à vociférer
Je préfère en fine bouche l'invective affinée
Je vénère ces bon gros chibre, chagatte , baloche
Ressortons ces joyaux du fond de nos sacoches
Laissons aux aboyeurs leurs manières de clébards
Et hissons la verdeur à l'étage du grand art
Quoi de plus savoureux, de plus jubilatoire
Qu'un gros mot bien juteux pour fleurir une histoire