Y a comme un vent d'empathie sensationnel
Un vent d'hypocrisie non, plutôt de compa**ion occasionnelle
Y a comme un vent d'empathie
Ouais sur ma belle patrie
Défenseurs de l'amour mais habitués aux crimes pa**ionnels
On envoie le premier venu à la lapidation
Prenons garde à qui on lance la pierre dans nos accusations
Et tu sais, les pierres sont aptes à faire des ricochets
Pour beaucoup juger Farid c'est comme Hitler s'faisant juger par Pinochet
Attend avant d't'offusquer
J'vais t'expliquer mon point d'vue
Pas besoin de scruter longtemps la souffrance est à tous les coins d'rue
Toi qui voudrais voir Farid crever dans ses excréments
Tapant ton statut Facebook en mangeant ton steak saignant
Contexte excellent pour mettre en lumière le problème
Écarter les œillères possiblement par c'poème
Quelle différence entre ce chat et le bœuf qu'on mange mon frère
Pourquoi l'un a droit à la vie et l'autre a droit à l'enfer
Repenses-y quand tu découpes ta tranche de veau
Pourquoi la souffrance de l'un est plus importante que la souffrance de l'autre ?
Et gars j'le dis j'peux rien y faire si ça t'fait rire
Mes phases, mes rimes ne sont pas dirigées pour amuser la galerie
Bien sûr que Farid est une grosse merde
J'le dis haut et fort
Désolé d'être vulgaire, ma compa**ion m'pousse à gonfler trop les formes
Et prôner haut les sorts d'ces martyrs, faut faire l'effort d'les épauler
Faut les sortir de cet enfer qu'on instaure
Cool de t'offusquer pour ce pauvre chat, Oscar de son nom
Mais ce n'est que la partie visible y'a un paquet d'Oscar dans son nombre
T'es choqué, tu voudrais voir Farid s'faire battre à la batte
Tous sont touchés, l'animal lui finit un plâtre à la patte
Mais ça ça m'agace, dis-moi quand ça s'pa**e derrière les murs d'un abattoir
Est-ce que ton empathie pa**e à la trappe ?
En fait, quand perd-on son âme ?
Où est notre faute ?
Est-ce que c'est quand on nous apprend que ce n'est point grave quand on l'enlève à l'autre ?
Ou peut-être quand on nous pousse à haïr en toute déraison
À tourner la souffrance de l'un, de l'autre, à la dérision
Et là-dessus mec, y'aurait vraiment tant à dire
Alors dis et ce plaisir gustatif qui annule ton empathie
Abattage de ma**e, mais n'est-ce pas un carnage ?
Là où tu vois une charcuterie j'y vois un étalage de cadavres
Le truc c'est peut-être de resituer les mots
Ou de renommer les choses
D'an*lyser les conséquences pour mieux comprendre les causes
Ce que t'appelles foie gras moi j'appelle ça foie malade
Gavage dans d'affreuses souffrances jusqu'à éclatement des organes
Ce que t'appelles une simple bête, j'appelle ça un être vivant
Je n'exprime que du dégoût de te voir t'en empiffrer
Nous sommes tous complices des crimes que nous nous cachons
Pourquoi un cochon n'aurait pas plus le droit de vivre qu'un chaton ?
Ce que t'appelles besoin alimentaire j'appelle ça plaisir gustatif
Mensonge, hypocrisie, grand besoin de culture plus qu'actif
Et si l'on est ce que l'on mange ne t'étonne plus d'être malade
Émincé de souffrance, pincée de torture, de quoi faire une belle salade
Et tu sais, je m'adresse aussi à moi
Loin d'être parfait, j'montre les crocs mais avant tout mec, c'est sur moi que j'aboie
J'cours espérant atteindre mon but à l'arrivée
Mais à force de visionner leurs cauchemars tu sais, j'ai du mal à rêver
Et tu peux t'offusquer ouais, en m'écoutant mon frère
Mais que ce soit dans la cause animale ou humaine y'a tellement de choses à faire
Donc si un problème, une souffrance te paraît plus importante
Alors bats-toi pour elle, lève la voix et fais-toi entendre
Y'a moins de cent ans on enfermait les africains dans des zoos
Combien d'années nous faudra t-il pour qu'on comprenne qu'c'en est trop ?
On nous mène en bateau, on a scié nous-mêmes nos rames et comme toute fable
On en attendra sûrement une morale
Tu mettras peut-être du temps à t'en remettre
Ou pas mais ouvre les yeux on est peut-être bien tous des Farid de la Morlette
On nous mène en bateau, on a scié nous-mêmes nos rames et comme toute fable
On en attendra sûrement une morale
Tu mettras peut-être du temps à t'en remettre
Ou pas mais ouvre les yeux on est peut-être bien tous des Farid de la Morlette
Ouvre les yeux...