Elle habitait, Germaine,
Une chambre de bonne,
Quelque part dans l'cinquième,
À côté d'la Sorbonne.
Les WC sur l'pallier,
Une fenêtre sur la cour,
En haut d'un escalier
Qu'avait jamais vu l'jour.
Et sur les murs sans joie
De ce pauvre boui-boui,
Y'avait Che Guevara
Les Pink Floyd et Johnny.
Sur l'vieil électrophone
Trop souvent détraqué,
Elle écoutait les Stones
Et Maxime le Forestier.
Germaine, Germaine, une java ou un tango,
C'est du pareil au même, pour te dire que je t'aime,
Qu'importe le tempo,
Germaine, Germaine, un rock'n'roll ou un slow,
C'est du pareil au même, pour te dire que je t'aime
Et que j't'ai dans la peau.
Ça sentait bon chez elle
L'herbe et le patchouli,
Le parfum des poubelles
Au petit matin gris.
On buvait de la bière
Et du thé au jasmin
Assis en rond par terre
Sur un tapis indien.
Les voisins du dessous
Étaient bien sympathiques,
Quand on f'sait trop les fous
Ils se plaignaient qu'aux flics.
Enfin, bref, chez Germaine
C'était vraiment Byzance,
Tous les jours de la s'maine
On était en vacances.
Germaine, Germaine, une java ou un tango,
C'est du pareil au même, pour te dire que je t'aime,
Qu'importe le tempo, [oh oh]
Germaine, Germaine, un rock'n'roll ou un slow,
C'est du pareil au même, pour te dire que je t'aime,
Et que j't'ai dans la peau. [poil au dos]
Mais quand elle est partie
Un jour pour Katmandou,
Moi, j'vous jure, les amis,
Ça m'a fichu un coup.
Sur la place Saint Michel,
Où elle traînait parfois,
On parle encore d'elle,
Des sanglots dans la voix.
Moi j'ai repris sa piaule
Mais c'est plus comme avant
C'est même plus vraiment drôle,
Elle me manque souvent.
Mais son électrophone,
Elle me l'a laissé,
Comme ses disques des Stones
Et d'Maxime Le Forestier.
Germaine, Germaine, une java ou un tango,
C'est du pareil au même, pour te dire que je t'aime,
Et qu'j'aime la Kanterbraü, oh, oh,
Germaine, Germaine, un rock'n'roll ou un slow,
C'est du pareil au même, pour te dire que je t'aime
Et que j't'ai dans la peau.