Vous me plaisez, Monsieur Léo de Hurlevent,
Quand vous chantez comme un dément
À vous écorcher le gosier
Entre la ronce et le rosier,
J'aime cette larme d'argent
Sur votre visage d'osier
Moitié rongé par la détrempe
De la racine jusques aux tempes
Vous me plaisez, Monsieur Léo de Hurlevent,
Quand vous enchantez les serpents
Comme un bouquet de fleurs du temps,
Du temps où Baudelaire avait le temps
De respirer les fleurs du mal
Sans pa**er pour un anormal,
Un anar et puis et pourtant
Être un anar c'est pas si mal
Vous me plaisez, Monsieur Léo de Hurlevent,
Encore plus quand vous vous trompez,
Ça arrive de temps en temps,
Ni Dieu ni maître et on entend
Dans vos silences étrangement
Une certaine pluie tombée
Qui ressemble comme un enfant
À l'âge d'or, à la bonté
Vous me plaisez, Monsieur Léo de Hurlevent,
Quand le cœur vous grince des dents,
Quand vous coincez entre deux notes
Petit poulet et gros bank-notes,
Ça fait cric-crac sous la langue,
Une chique à vous ronger le ventre,
Ça fait tout jaune, c'est pas très chic
Mais c'est extra Monsieur Ferré.