[Couplet 1]
Conversation nocturne 100% platonique
J'y attrape la crève même si je connais la musique
Excentricités du soir, jamais en retard
Exploration d'un coin reculé du plumard
La fièvre artificielle remonte tous les cercles
M'envahit le cerveau, va faire sauter le couvercle
Je me torture à essayer de paraître intéressant
Au milieu des rafales de vent, toujours le même regard absent
[Pont 1]
Mes ambitions sous cellophane dans les rayons reculés
De magasins particuliers
Ni bien ni mal, ni ban*l ni original
Bien au-dessus de la réalité
Vers le nord de l'enfer
Tous les soirs je m'enterre
J'ai là-bas une résidence secondaire
Généreux dispensateur de ma propre douleur
Je me fais souffrir jusqu'aux premières lueurs
[Couplet 2]
Retour a la réalité triviale et pluvieuse
Les gouttes vacillent sur le pare-brise
Les essuie-glaces grincent, complainte nerveuse
J'allume l'autoradio d'une main indécise
Les façades défilent, boulevards périphériques
Circulation fluide, lumières sombres et pathétiques
Taches sanglantes , des phares arrière sur l'asphalte trempé de pluie
Sortie d'autoroute direction porte d'Ivry
[Pont 2]
Faut croire que rien l'intéresse
Toujours ce sourire vague
Pourtant j'invente de toutes pièces
Ça lui fait rien outre mesure
Moi je me sens frigorifié
Comme un glaçon sur la banquise
Putain de vent
Vers le nord rien de nouveau
Toujours les mêmes autoroutes
Laisser sur glisser sur leur chaussée pluvieuse mes derniers doutes
Vers le nord que du gris
Et c'est ça dont j'ai envie
Rester à Paris
[Couplet 3]
Je me suis garé sur le parking d'une résidence
Je redescends la rue Saint-Denis sous la pluie battante
Tirant des deux mains le col de mon blouson
Je marche d'un pas pressé, toujours vers la même destination
La Seine paraît noire sous le ciel obscur
Entre le grondement du tonnerre et le pluvieux murmure
Projection privée au Club 88
Une main sur le kleenex, l'autre sur le joystick
[Pont 3]
Mes désirs en deux dimensions sur papier glacé
Toujours la même chanson, j'y sacrifie un peu ma santé
Morose prison que celle des extases chimiques
Je n'attends plus grand chose des paradis névrotiques
Vers le nord de la capitale, y a des complexes ferroviaires
Qui tranchent un sillon dans la ville et les zones ouvrières
Y a des ponts rouillés qui dominent la sortie des gares
Vers le nord, pas d'espoir
[Outro]
Paris sous la pluie derrière la fenêtre d'un appartement
C'est pas le cadre idéal pour lancer des grands défis
Mais plutôt pour s'abandonner à fixer sur l'écran
Les cristaux liquides de la chaîne hi-fi