À ces générations baisées au nom des flux économiques
Envoyées crever par milliers dans la boue de tranchées merdiques
À tous ces vaillants jeunes gens qui pour une poignée de vieux cons
Sont aller clamser à vingt ans à Verdun ou à Douaumont
À ces existences bousillées à toutes ces familles détruites
Pour sauvegarder les intérêts de la machine capitaliste
À la mémoire aussi de ceux qui tombèrent au petit matin
Sous les mécanismes ingénieux du charmant docteur Guillotin
Jeunes et fougueux idéalistes à l'exécution capitale
Car leurs soupirs trop nihilistes faisaient trembler l'ordre moral
Victimes de la bourgeoisie et de la bonne conscience française
Celle qui a acclamé Vichy et en 45 tournait sa veste
Aux victimes des dictatures et à celles des démocraties
Tout gouvernant est une ordure tout gouvernement est pourri
À la mémoire de tous nos potes et à celle des inconnus
Qui ne reconnurent aucun despote et qu'on a sommairement abattu
À la mémoire de tous ceux qui n'ont plus que nous pour le dire
Car étant du même camp qu'eux un jour aussi on devra les suivre
À ceux qui sont tombés sous les balles de la Gestapo ou de la Tcheka
En Ukraine ou à Stalingrad au Vel d'Hiv ou à Treblinka
À ceux qui se sont effondrés sous les projos des miradors
La gueule dans les barbelés une rafale pour pa**eport
Aucune page de l'histoire qui ne dégouline de sang
Dès qu'un homme atteint le pouvoir il ne peut virer que tyran
Toujours soit bourreau soit faux cul, la pente humaine est carna**ière
Et toujours l'individu est victime de l'humanité entière
S'il a pas une balle dans le bide et les deux panards dans la tombe
L'homme est un salopard putride, l'homme est un salopard immonde
Tous les paysages se ressemblent, villes merdiques banlieues pourries
Et les hommes aussi tous ensemble sont égaux dans l'ignominie