[Couplet 1]
Penchés sur notre vie comme sur un abîme
On essaie de scruter le fond du précipice
Espérant pour résoudre l'infernale énigme
Qu'on y trouvera bien le début d'un indice
Mais les flots qui vont mourir sur les rocs lointains
Ne charrient rien de plus que leur écume froide
Tout au plus pourra-t-on, par un triste matin
Y terminer, brisés, notre ultime glissade
Et l'idée nous caresse en son vertige
D'enfin liquider nos navrants vestiges
[Refrain]
Et ce vide qu'on porte en nous
Faute de pouvoir le comprendre
Nous appelle à lui tout à coup
Et ses mains cherchent à nous prendre
[Couplet 2]
Alors à contrecœur on soulève la dalle
Sous laquelle pourrissent nos vieux souvenirs
Parmi les ossements luira bien une étoile
Pour éclairer un peu notre étrange martyre
Mais l'immonde caveau aurait dû rester clos
Qui ne renferme rien qu'un amas de charognes
On les pousse du pied en baissant le flambeau
Et rien ne vient couronner l'affreuse besogne
Sinon l'idée de ne plus remonter
Pour finir ici nos jours insensés
[Refrain]
Et ce vide qu'on porte en nous
Faute de pouvoir le comprendre
Nous appelle à lui tout à coup
Et ses mains cherchent à nous prendre
Mais on lutte, on s'éreinte
Contre l'horrible étreinte
On s'agrippe au vieux bastingage
Pour exorciser le naufrage
[Couplet 3]
Nous voici à présent dans le réseau complexe
De nos nerfs, de nos veines et de nos vaisseaux
C'est à contre-courant que nous ramons, perplexes
Sur les torrents qui remontent vers nos cerveaux
En observant, anxieux, les parois vermillonnes
Qu'entaillera peut-être un curieux hiéroglyphe
Mais nos regards curieux et nos mains qui tâtonnent
Ne rencontrent pas l'ombre d'un mot apocryphe
On plongerait bien dans ces flots garance
Pour nous noyer dans nos propres béances
[Refrain] x2
Et ce vide qu'on porte en nous
Faute de pouvoir le comprendre
Nous appelle à lui tout à coup
Et ses mains cherchent à nous prendre