[Couplet : Lucio Bukowski]
J'ai traversé mes âges avec un songe dans l'crâne
Élagué mes arts, gratté ce son dans l'calme
Joué des coudes puisque les peines se gagnent
Visé la chaleur là où leurs rêves se fanent
Plusieurs univers à visiter ce jour
Apprendre de la vie, voici où tout se joue
Quitte à finir sans l'sou, je fuis leurs envies d'gloire
J'ai toujours préféré l'métro aux Berlines noires
Et Saint-François à Kanye West, connard
Ma vie, c'est du Moondog, une toile de Pierre Bonnard
Construis mes jours avec des matières simples
Chaque centimètre carré sera ma terre sainte
Viser l'éveil face aux mandats qu'ils briguent
Même les murs épais sont faits de petites briques
Pour ne pas couler, je multiplie les doses
Aiguise mes mots pour mieux rentrer dans le vif des choses
De retour dans la vallée des larmes
De retour dans une froidure à avaler des lames
Pris dans la tempête, j'ai délaissé les rames
Du sommet de ma joie, j'ai dévalé mes drames
Bu quelques verres en écrivant ce truc
Lisant l'étiquette, Ardbeg, en en tétant le suc
Ignore les jours, j'peux mettre dix ans dans la croche
Pa**e les portes de la perception, le physio dans la poche
Pendant qu'ils se gavent de barbituriques
La recherche me sauve et me tue, Marie Curie
La créations pansera mes ex-usures
Chaque ligne forme le compost de mes textes futurs
Le temps se drape en un unique linceul
Leurs avenirs sont bien rangés, le mien décidera seul
Le Dieu des libéraux m'a crié : "Sois damné !"
Evidemment, je raterai sa kermesse de fin d'année
Allez, allez, frères et sœurs, la vie a un autre goût
L'évadé finit toujours sa course dans un autre trou
Il y a erreur sur la personne
Je n'me reconnais pas sur la photo de cla**e, j'ai l'impression
Que les jours effacent plus qu'ils ne raisonnent
Sauf nos traits, peut-être, qu'ils accentuent à l'oppression
Aucune intention de n'surtout pas tenter
Quelque chose de perdu d'avance, ce serait attenter
À mon devoir d'échouer dans un monde ambitieux
Voici mon coup d'éclat : n'être rien au milieu d'eux