J'ai l'intention de perdre mon bras de fer avec le temps
Le poids des jours fait que je touche le sol si je me pends
Si je me rends, c'est presque pire que mourir ignorant
J'observe le torrent, gris vert et saute du pont Paul Morand
Je fais la guerre avec moi-même dans des recoins d'âmes douillets
Je perds et je sers contre moi ma pile d'épais feuillets
J'ai quatre romans en cours et pour vos morts de beaux oeillets
Et je jacte ma rhétorique comme Isocrate du haut d'un mausolée
Les rues se vident et se remplissent en marées de membres vains
Chaque seconde est une abysse léchant ton entre seins
Des anches de femmes sans noms comme des balanciers d'airains
Des iris, des erreurs, des va-et-viens entre des reins
Mes nerfs optiques ont la bougeotte, avalent des ciels et des sonnets
Je ris, face aux terre-à-terres, tentant t'atteindre des sommets
Je compte mes vies à la lumière d'une bougie dans un hôtel
Moi je n'existe pas, et toi, quel est ton secret ?
Refrain (scratchs)
Rien à envier à Dieu, moi j'ai ma propre bombe H
Avale mon dixième café sur fond de Johnny Cash
Ecris un texte de plus à brûler pour ne pas laisser de traces
Je suis en expansion littéralement je manque de place
Rêver de plages et d'océans bleus cyans
Rechignant à pénétrer vos crânes de mon oeil oscillant
J'ai ma lanterne au bout d'une plume et je progresse à tâtons
Hurlant mes aboiements comme Diogène devant Platon
Hypothèse d'échappatoire dans le sourire d'une jolie brune
Hypophyse déclamatoire tant le soupir me suffit plus
J'ai des grenades dans la bouche, du napalm au fond d'une veste
Afin que les vers du temps ne retrouvent plus rien de mes restes
J'ai la couleur des songes et le son d'un violoncelle
J'écris de belles mesures quand le pire de moi s'amoncelle
Je m'fiche de vos croyances, comme des philosophes allemands
Quand chaque lambeau de réel est à cramer intégralement
Refrain (scratchs)