J'ai plongé dans un rêve, il était vide, je m'suis brisé la nuque Depuis je traîne en vie, amoindri, triste et caduque Je mets des lettres ensemble, ça donne de nouveaux paysages Et m'y balade en fredonnant des raps derrière un faux visage Allez-vous bien ce matin ? Êtes-vous heureux ? Vos vies sont-elles celles que vous espériez plus vieux ? Connaissez-vous l'amour ? Avez-vous des gosses, un bon métier ? Un beau jour j'vous raconterai la fin de Prométhée Et c'est un bon début, jetons-nous sur la suite Pour l'instant vous échappez à la misère et au suicide Je vous observe de mon banc, je n'suis qu'une parenthèse N'atteindrai pas cinquante ans, j'vivrai toujours en quarantaine (rire) Et ça fait marrer les bambins Mon nez rouge n'est qu'un leurre et ça fait jaser les pantins Je n'suis qu'un relais, j'ignore les choses que mes mots savent Me prends les pieds dans le fil des jours maussades
Au fond j'ai mieux qu'des larmes, pour vous je n'suis qu'un clown chômeur Bienvenu sous mon chapiteau pour un p'tit bout d'bonheur Vos voix dans ma tête font plus de grabuge qu'un six coups Voici mes traits visibles sous le maquillage qui coule Ils applaudissent, ils sont content du tour Ils en veulent encore et encore et encore Du coup je me vomis un peu plus sur des bouts de papyrus collant Du bruit pour l'audacieux jeune homme au trapèze volant Je pratique mon art sans filet Quand je me péterai les membres, ils vendront plus chers les billets Et j'irai pisser sur l'affiche après l'ivresse Et j'irai miser sur la vie après l'Ivraie Buvons un verre pour la fin d'ma représentation La solitude s'occupera bien des présentations On évoquera l'avenir puisque les souvenirs sont livides Personne me saluait quand je jouais devant des gradins vides Et c'était bien… Et c'était bien…