Le quartier où j'ai grandi a changé d'visage comme Michael
De la poussière s'est déposée sur nos vieilles photos de cla**e
Les amis évaporés dont les noms m'ont échappés
Ne sont qu'des rires qui, désormais, se baladent sous des draps blancs
Le dimanche est toujours le même : un îlot nostalgique
La fille que j'ai aimée à sept ans peut-être est morte
Le parc est devenu un building
Papa et maman ont pris des rides, moi aussi
Les paniers de basket qui me paraissaient si hauts
N'sont plus qu'des auréoles déchues au-dessus d'un goudron sans magie
Qui, jadis, m'érafla la peau des coudes et des genoux
Le skate terminant sa course seul de l'autre côté d'la rue
Les odeurs de beignets pendant la kermesse de juillet
Mon pote félin sur une photo jaunie
En c'temps, les horloges semblaient de mon côté
Mais tenter de saisir c'qui s'est évaporé ne rime à rien
J'ai égaré trois décennies dans l’estocade
Caol Ila et reliquaire dans l'estomac
Oui, je tire des balles à blanc dans des ectoplasmes
On en plaisante, et puis on baisse nos armes
J'ai égaré trois décennies dans l’estocade
Caol Ila et reliquaire dans l'estomac
Oui, je tire des balles à blanc dans des ectoplasmes
On en plaisante, et puis on baisse nos armes
J'ai beau avoir une bonne esquive, frère, j'ai pris un coup d'vieux
Le temps nous vampirise, au final ne reste qu'un trou d'pieu
Terreux et humide où tes regrets feront des lambeaux
On y posera des fleurs qui ne demanderont pas tellement d'eau
Assis au taf, je n'songe qu'à me tirer d'là
Assis au bar, je n'songe qu'à me tirer d'là
Assis au tram, je n'songe qu'à me tirer d'là
Assis autre part, je n'songe qu'à me tirer d'là
Mes articulations grincent, les gonds de porte craquent
C'est le cartilage des vies qui s'use lentement dans chaque poumon
Mon fils pousse un peu chaque jour, coup du temps moqueur
Et du vieillissement sans condition des vignes de mon cœur
Suis-je celui que j'espérais devenir il y a vingt ans ?
Du moins, je m'en rapproche comme l'heure de la clôture
Les rues sont bien pleines mais mon regard vide les contraste
Attends l'arrêt cardiaque comme un pays vaincu l'envahisseur
J'ai égaré trois décennies dans l’estocade
Caol Ila et reliquaire dans l'estomac
Oui, je tire des balles à blanc dans des ectoplasmes
On en plaisante, et puis on baisse nos armes
J'ai égaré trois décennies dans l’estocade
Caol Ila et reliquaire dans l'estomac
Oui, je tire des balles à blanc dans des ectoplasmes
On en plaisante, et puis on baisse nos armes