[Lucio Bukowski] Le keuf a palpé mes couilles, vidé mes poches sur le sol Une paire de clés, un vieux Nokia, une pièce de Bertolt Brecht Pendant qu'le gyrophare saphir s'affolle S'affirme le vide menant vers d'autres brèches Évidemment que mon vin se bonifie dans mon ivresse Je n'lui demande rien d'autre et c'est d'ailleurs c'qu'il semble faire le mieux Perdu dans cette nuit, ce manteau trop fin pour la saison Je contemple la rue et le clochard d'en face faire le Dieu Gestes royaux, poème dans le postillon Reste de halo, obscurité dans le sillon Me perds dans la ville et plus Gère sur le ville écluse d'un can*l interne Et puis vomis ce que me bile épure Art minimal post-abstraction lyrique Serge Poliakoff et ce bon vin, voici ce qui m'irrigue Le monde mort m'entoure et n'est qu'un tas d'silice Des centres commerciaux dans le désert s'immiscent Cette solitude dans des bistrots d'nuit Et ce silence qui rend les hommes fous Qui pousse nos âmes dans des lambeaux d'cris Il cherche l'amour mais l'amour s'en fout Dunes sur des kilomètres traversés pas des chemins d'fer Dieu est-il enterré dans le coin, prend t-il un bon bain d'mer Autant de réponse que d'oasis dans ce néant d'atoll Du coup on cherche du rêve dans un vagin chez un marchant d'alcool Pendant qu'des filles piétinent la cra**e nocturne Qu'elles en choppe un, ça paye la bouffe et l'reste Elles rentreront au p'tit matin sous l'aube naissante Croisant les ouvriers qui de leurs songes descendent Vase communiquant sans décibel, les cordes vocales se signent Et l'équilibre ainsi est maintenu selon d'anciennes consignes S'atrophie l'échange et nous sommes barricade à l'autre Éternel avaleur de sabres émousses par les quatre apôtres [Arm] Seul dans la nuit, seul au milieu des gens Des visages, des figures qui se parle en dehors J'repart absent, les yeux dans les nuages Des étoiles sous les yeux que personnes ne reprend Picole encore, vas-y bois ton salaire Oubli l'sol et la pente qu'ils te feront grimper
J'veux battre le fer, tant qu'il vit, tant qu'il hurle Parce qu'la vie c'est trop court pour s'écouter parler Désert de pluie, la victoire en deux temps Tellement solo dans des foutoirs immenses N'y là n'y absent, j'lance un dernier regard Un dernier rencard interfère, vas-y danse (je te jure) J'déserterais même les déserts Asservi lentement comme ils veulent Dans les contre-temps, sont la brise Nous la horde face au contre-vent Crache ta haine pour ceux qui verront Que dalle comme d'hab après max de litres Dernier refuge dans un bar de nuit Ta vieille solitude à ceux qui paieront Selfie tristesse dans le living room Plus jamais seul tant qu'le Wi-Fi tourne On a levé ça comme des Dieux, comme des sales gosses Chacun veut briller, veut plier ça-comme J'lèverais les yeux quand j'aurais plus la force Mais si j'éteins l'écran, ma vie ferme sa porte Peur de s'éteindre, on a peur de l'ennui Peur de se perdre, peur d'être en vie Seul, désert [Fayçal] Là où les étoiles se discernent, où se noient les lueurs De froides d'sueurs, tous se voile et mes cernes Voient les demeures de sable que le vent engloutira Tout se meurt, tout est périssable avec le temps tout ira Entre amitié et repli qui vivra verra La gourde à moitié remplie on se suivra, se relèvera Là où la pluie est un présent puis tout sera pa**é Ne restera que des rapaces et mon âme lourde, chemin faisant Quelques ossement brûlés par le fiel S'il faut aller à l'essentiel parfois me suis conduit faussement Mais nul ne larmoie où le ciel n'est jamais changeant Moi face à moi n'est appris qu'en échangeant Qu'en m'allégeant, compris que Bien et Mal ne se séparent Tel est le prix, rien ne s'annule, tout se répare Présomptueux, se nourrir seul c'est mourir seul C'est un peu sourire au linceul un soir somptueux Où tortueux est l'horizon, où nul ne l'ouvre grand Où le souffrant ouvre le désert pour guérison J'irai dans un désir avide de vie d'intensité M’a**eoir devant le vide, saisir l'immensité