Tandis que je parlais le langage des vers Elle s'est doucement tendrement endormie Comme une maison d'ombre au creux de notre vie Une lampe baissée au coeur des myrrhes verts Sa joue a retrouvé le printemps du repos Ô corps sans poids posé dans un songe de toile Ciel formé de ses yeux à l'heure des étoiles Un jeune sang l'habite au couvert de sa peau La voila qui reprend le versant de ses fables Dieu sait obéissant à quels lointains signaux Et c'est toujours le bal la neige les traîneaux Elle a rejoint la nuit dans ses bras adorables
Je vois sa main bouger, sa bouche et je me dis Qu'elle reste pareille aux marches du silence Qui m'échappe pourtant de toute son enfance Dans ce pays secret à mes pas interdit Je te supplie amour au nom de nous ensemble De ma suppliciante et folle jalousie Ne t'en va pas trop loin sur la pente choisie Je suis auprès de toi comme un saule qui tremble J'ai peur éperdument du sommeil de tes yeux Je me ronge le coeur de ce coeur que j'écoute Amour arrête-toi dans ton rêve et ta route Rends-moi ta conscience et mon mal merveilleux